Nathalie Baye, sa voix aux chapitres…

L’actrice aux quatre César était l’invitée surprise des Débats généreux de Télérama. Lors d’une séance ciné-club, elle a évoqué Godard, Truffaut, et son prochain rôle dans une série de Canal+

Elle arrive au Théâtre Alexandre III à pied. Avec la classe de l’actrice aux quatre Cesar, et la simplicité de la femme publique et populaire. Nathalie Baye. Sa vie est un film, depuis son adolescence de danseuse sur la Côte d’Azur à ses rôles vedette dans des films cultes, en passant par ses romances avec Philippe Léotard ou Johnny Halliday. Pour la séance ciné-club, cette invitée surprise des Débats Généreux de Télérama a choisi Comme un Torrent, de Vincente Minelli, « un film généreux, qui déborde dans le bon sens du mot, tous les personnages y sont magnifiques ». Mais Nathalie a aussi parlé d’elle, et de sa longue passion avec le cinéma. Extraits.

Danseuse ado sur la Côte d’Azur

« Adolescente, je suis passée par une école de danse classique à Monaco. De temps en temps, j’allais au cinéma à Menton. La danse m’a appris la rigueur, le travail, la discipline. Après, même le Conservatoire m’a paru d’une facilité déconcertante. Par rapport aux danseurs, je trouve d’ailleurs que les acteurs sont un peu tire-auflanc ! Parfois, ils ne connaissent même pas leur texte, même s’ils ont du talent ».

Sa vocation de comédienne

« Dès que je suis allée dans un cours d’art dramatique à Paris, je me suis sentie beaucoup plus dans mon élément que dans une salle de danse. C’est en interprétant un rôle que je me suis sentie tout à fait à ma place »

Sa première fois avec la caméra

« Je suis tombée amoureuse du cinéma en tournant La nuit américaine. Pourtant, lorsqu’on m’a présenté à Truffaut, il m’a dit : Vous n’êtes pas du tout le personnage ! Le lendemain, j’avais le trac pour une lecture, l’impression de ne pas être bonne, mais il m’a dit : ça va, tu fais le film. Truffaut n’était pas encore l’icône cinéma qu’il est devenu. Ce n’est qu’après qu’on réalise la chance d’avoir tourné ce film culte dans les studios de la Victorine à Nice ».

Les humeurs de Jean-Luc Godard

« Godard est moins complexe qu’on ne croit. Mais il peut être délicieux, et puis subitement, son humeur change ! Pour Sauve qui peut (la vie) à Lausanne, il n’avait pas envie de tourner les deux premiers jours. Le troisième, il demande à me voir, mais lorsqu’il arrive devant mon balcon, il ne parle qu’à mon chat! Pareil jusqu’au cinquième jour, où on a enfin commencé. En réalité, il nous a mis au rythme suisse»

Pas très comédie musicale

« J’aime la danse, j’aime la comédie, mais je n’aime pas fatalement le deux ! J’ai vu plusieurs comédies musicales aux États-Unis, mais c’est d’une grande naïveté. La comédie musicale, je trouve ça cucul la praline en fait ! »

Romy Schneider, forte et fragile

Après un extrait de César et Rosalie, et une scène entre Yves Montand et Romy Schneider : « J’ai rencontré Romy Schneider une fois, j’ai été bouleversée par son éclat, sa présence, sa vulnérabilité et en même temps, cette femme forte et authentique. Actrice, il faut être le plus sincère possible et donner le maximum. Mais aussi avoir une vie privée, et savoir se protéger …»

Son prochain rôle, une série Canal plus

« Je joue dans une grosse série de Canal Plus diffusée en mars (Nox, titre provisoire), une ex-flic qui sort de sa retraite pour rechercher sa fille disparue (Maïwenn) dans les souterrains parisiens. J’aime passer de la comédie au drame, et ne pas être enfermée dans un rôle. »

Johnny Hallyday, un être charmant

« Je garde bien sûr une pensée pour Johnny Hallyday, le père de ma fille Laura Smet, un être charmant dans la vie, un homme aussi doué qu’humain. »