Disparition de Germaine Rihani: une condamnation et beaucoup de questions
En septembre 2006, Germaine Rihani disparaissait de la clinique du Val d’Estreille à Pégomas où cette femme de 68 ans, psychotique lourde, avait été hospitalisée. Des battues avaient immédiatement été organisées. Un chien de recherche avait même été appelé en renfort. En vain. Pourtant deux ans plus tard, le corps de Germaine était retrouvé par un pensionnaire à moins de dix mètres à vol d’oiseau des murs d’enceinte de la clinique. La patiente, de forte corpulence et sous traitement médicamenteux, aurait escaladé le haut talus de terre qui jouxte l’établissement. Elle aurait fugué. Me Véronique Estève a d’ailleurs obtenu en juillet la condamnation définitive de la clinique pour «défaut de surveillance». Elle a accompagné au cours de ces dix années de procédure la famille de la victime : «Pour ses filles et ses petits-enfants il était important que les défaillances de la clinique du Val d’Estreille à Pégomas soient sanctionnées. Et que cela se sache, ajoute l’avocate, parce qu’ils espèrent toujours que la vérité sorte enfin...» Car bien des zones d’ombre entourent toujours la disparition de Germaine Rihani en dépit d’une longue instruction pénale de plus de six ans. Certes, au bout du compte, l’enquête a finalement été classée sans suite en 2014. Pourtant la piste criminelle avait néanmoins été envisagée à l’époque. Car certains éléments restent énigmatiques : comment Germaine qui prenait un traitement très lourd a-t-elle pu avoir la force physique de se hisser au sommet de ce talus ? Les experts avaient invoqué une crise de démence ayant pu décupler sa force. Comment se fait-il que le squelette retrouvé au bout de deux ans était dépourvu de presque toutes ses phalanges et d’une partie de la mâchoire ? On a finalement mis ça sur le compte de la prédation d’animaux sauvages. La clinique se trouve pourtant dans une zone plutôt urbanisée. Comment expliquer enfin que ce corps que tout le monde cherchait soit réapparu au bout de deux ans juste sous les fenêtres de la clinique ? Autant de questions restées en suspens. Peut-être à tout jamais...