Dr Pierre Azuar : «Vacciner contre le papillomavirus»
L’organisateur des 24es Journées du Cercles grassois de gynécologie-obstétrique évoque la thématique développée vendredi et hier par de nombreux professionnels
Le papillomavirus (HPV), le cancer du col de l’utérus, le cancer du sein, les traitements et vaccin… Pendant deux jours, plusieurs dizaines de gynécologues, obstétriciens, médecins généralistes ou spécialistes, professeurs et chercheurs, etc, se sont rassemblés au palais des congrès de Grasse. Ils ont répondu à l’invitation du professeur Pierre Azuar, président du Cercle grassois de gynécologie-obstétrique organiseur de ces 24es Journées. Deux journées de travaux (vendredi et samedi) autour d’un thème principal: le HPV, dont le vaccin est aujourd’hui encore objet de défiance et polémique. Interview du Pierre Azuar, ancien chef de service gynécologie-obstétrique du centre hospitalier de Clavary et actuel consultant de l’établissement grassois.
Que pouvez-vous nous dire sur le HPV ?
D’abord, il faut dédramatiser. Le Papillomavirus, c’est un virus qui est contracté au moment des rapports sexuels et % des femmes ont été en contact avec ce virus. C’est un marqueur de risque. S’il est responsable de % des cancers du col de l’utérus, ce n’est pas parce qu’on a du papillomavirus qu’on va avoir un cancer du col.
Quels conseils donneriezvous aux femmes et aux parents ?
Les femmes de à ans devraient
‘‘ faire un frottis tous les trois ans. Si on faisait un frottis à ans, puis un autre à ans et enfin un frottis tous les trois ans, on arriverait à lutter contre le cancer du col en France.
Pourquoi la vaccination n’est-elle pas systématique ?
Elle souffre d’une mauvaise réputation qui n’est pas justifiée. Il faudrait vacciner toutes les jeunes femmes dès l’âge de ans. Ou alors pousser la vaccination jusqu’à ou ans, si elles n’ont pas encore eu de rapports. En tout cas, il faut vacciner avant les premiers rapports, sachant qu’en France l’âge moyen est à peu près de ans. Toutes les études montrent que les effets secondaires sont minimes. Il n’y a pas les catastrophes qui ont été décrites par certains médecins ou certains médias.
Quelle efficacité côté prévention ?
La surveillance par des gynécologues qui sont entraînés et habitués à ce type de surveillance permettrait de lutter efficacement contre ces cancers. Quand on pense qu’en France, il y a peu de temps encore, % de femmes n’avaient jamais eu de frottis dans leur vie. Ce chiffre est en train de diminuer. Mais elles sont encore nombreuses.
Le cancer du col est-il un cancer que l’on peut éviter ?
On peut par des frottis et la vaccination faire diminuer le nombre de cancers du col qui est à peu près de l’ordre de par an en France. On arriverait à faire diminuer de plus de % le nombre de cancers du col invasifs. Il y a un taux de cancers du col qui n’est malheureusement pas détectable.