Les Amoureux de la France, «accoucheurs de cohérence»
Depuis sa création à l’automne, la plateforme participative des Amoureux de la France a déjà dépassé 1,5 million de contributions. Et plus de deux cents personnes, dont l’ancien maire Jacques Peyrat, sont venues écouter ses instigateurs, Nicolas Dupont-Aignan et Jean Frédéric Poisson, défendre leur bébé, vendredi soir à Nice.
Réflexe identitaire
«Le peuple de droite a besoin de s’exprimer, c’est une sorte de psychanalyse» ,a souligné l’élu niçois Olivier Bettati, désormais membre du CNIP, le Centre national des indépendants et paysans. Tour à tour, lui comme le président de Debout la France et celui du Parti chrétien-démocrate se sont employés à dénoncer « l’imposture d’un macronisme pas si de droite que ça ». D’où leur volonté de lui opposer «un vrai programme de droite», qui se construise d’abord sur des idées avant de mettre en avant des personnalités. « Les Amoureux de la France ont un côté auberge espagnole, vous y trouverez ce que vous y apporterez. Le redressement ne pourra passer que par le rassemblement de ceux qui croient que la France a encore du sens», a plaidé Jean-Frédéric Poisson, tandis qu’Olivier Bettati citait Philippe Séguin: «La quête identitaire est le réflexe de ceux qui sentent qu’on a déjà trop cédé. »
« Plus personne ne gagnera seul »
« L’amour du pays est notre ciment », a appuyé Nicolas Dupont-Aignan, il est affectif avant d’être rationnel. L’identité n’est pas un gros mot. Nous devons nous battre pour l’union de ceux qui pensent pareil, qui ont la même idée de la France, pour bâtir demain un gouvernement de salut public et sortir du piège tendu par François Mitterrand avec le Front national ». Le président de Debout la France vante une logique de coalition de toutes les droites. Reste à en trouver la traduction électorale, comme la question est venue de la salle, relayée par Jean-Marc Chipot, animateur régional des Amoureux… Pas simple, à l’heure où Laurent Wauquiez semble vouloir tracer seul son sillon, conforté par les bons résultats de LR aux législatives partielles. « Mais plus personne ne gagnera seul, a prévenu Jean-Frédéric Poisson, Wauquiez devra se rendre à cette évidence. » Et d’être transparent. « Nous n’avons aucune raison éthique ou sociale de refuser de parler à qui que ce soit », a-t-il insisté, rappelant ce qu’il avait déjà déclaré: « Le cordon sanitaire autour du FN n’a de sens ni politique ni intellectuel. » Variante formulée par Nicolas Dupont-Aignan : « C’est à nous de créer le rapport de force qui les contraindra (Laurent Wauquiez et Marine Le Pen) à changer de stratégie. Nous sommes des accoucheurs de cohérence. L’opinion, elle, est mûre. »