La Fête du citron se fait des films à Bollywood
La plus grande célébration organisée à Menton se met cette année à l’heure indienne. Focus sur les animations au programme de cette 85e édition, qui démarre samedi prochain
Que la fête commence ! Pour que la trilogie « industrie du cinéma et de la comédie musicale » s’achève… en beauté. Après Cinecittà puis Broadway les années précédentes, la 85e fête du citron se met à l’heure indienne, du 17 février au 4 mars, avec des célébrations tournées cette fois-ci vers Bollywood. L’un des temples du 7e art, implanté à Bombay (autrefois Mumbai). Et qui produit aujourd’hui trois fois plus de films que sa consoeur hollywoodienne. L’histoire veut que les Indiens aient découvert le cinéma en 1 896. Via la projection, à l’hôtel Watson de Bombay, de six courts métrages… des frères Lumière ! En présence de ces derniers. Autant dire que la fascination de ce continent pour les films est allée puiser aux sources même du cinéma. Au point que l’une des premières oeuvres indiennes réalisées par un Indien daterait de… 1 899 ! Même si la première pellicule affiliée à Bollywood remonterait plus vraisemblablement à 1913.
jours pour fêter l’Inde fantasmée
Pratiquement cent ans plus tard, Menton rend hommage à cet art très codifié, ainsi qu’aux personnages incontournables de la culture indienne. Les divinités, évidemment : Shiva, Bouddha et autre Ganesh. Les personnages historiques, aussi, tels que Jodhaa et Akbar, sortes de Roméo et Juliette indiens. Ou, pourquoi pas, un représentant des maharadjahs. Ainsi que les animaux renvoyant à la vie (parfois fantasmée) indienne : paon, singes, éléphant et serpent. Sans oublier les monuments emblématiques, à l’instar du Taj Mahal. Autant dire que tout l’univers de Bollywood sera décortiqué – et honoré – au cours des vingt jours de célébration. Entre l’évocation des sources d’inspiration de cette industrie du cinéma – aujourd’hui exportée dans le monde entier – et tout autre élément de découverte d’une autre culture. Culture raffinée que les chars autant que les motifs d’agrumes sauront évoquer avec subtilité. Tandis que les spectacles de rue qui accompagnent chaque année l’événement permettront de se plonger (un peu) dans l’ambiance frénétique que seule Bombay, l’une des villes les plus peuplées du monde, peut offrir. Pour coller parfaitement à la thématique, la ville de Menton aura naturellement dû utiliser les mêmes ingrédients que ceux nécessaires à la réalisation d’une bonne comédie de Bollywood : l’énergie, le rythme, la beauté, le sacré. La danse et le chant, qui donnent à ces films un charme particulier. Les couleurs, bien sûr, que citrons et oranges venues d’Espagne viendront relever. Et que la Holi party (la traditionnelle fête des couleurs) fera s’envoler dans l’atmosphère mentonnaise. Menton n’aura évidemment pas omis d’ajouter à cette recette un zeste de kitsch. Citron sur le gâteau ! Organisateurs et public pourraient bien prendre définitivement goût à la thématique cinématographique, au point de ne pas vouloir l’abandonner une fois la trilogie terminée. Or, devant les États-Unis, il y a également le Nigeria. Et son inénarrable Nollywood…