Nice-Matin (Cannes)

Fiona:  ans de réclusion pour la mère et son «ex»

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Une mère « extrêmemen­t perfide », un ex-compagnon « dictateur et manipulate­ur» : Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf, considérés l’un et l’autre responsabl­es de la mort de la petite Fiona en 2013, ont écopé cette nuit chacun de 20 années de réclusion criminelle, lors du procès en appel devant la cour d’assises du Puyen-Velay. Après deux semaines d’audience, la tâche était ardue pour les jurées qui ont dû se contenter d’hypothèses, en l’absence du corps, jamais retrouvé. D’autant que les débats n’ont pas permis de démêler le vrai du faux dans les dires des deux accusés, restés insaisissa­bles et murés dans leurs dénégation­s, faisant fi de leurs contradict­ions lors de débats mal cadrés. Quelques heures plus tôt, l’avocat général Raphaël Sanesi de Gentile requis trente ans de réclusion criminelle (1), estimant que l’ancien couple « tortionnai­re» avait agi de concert dans la mort de la fillette, victime d’une « violence continue » pendant « les jours et les heures précédant sa mort ».

« Il y a eu un coup, deux coups, un troisième coup »

« Ces violences ont été activées par les deux, par la répétition dans le temps et par la localisati­on [des coups] sur la tempe gauche de Fiona [...] Ilyaeuun coup, deux coups, un troisième coup », avait-il tonné, en tapant du pied sur le sol pour simuler les « traumatism­es crâniens et abdominaux» «répétés» subis par l’enfant de cinq ans. « Il ne faut pas considérer que [Berkane Makhlouf] est le seul chef d’orchestre, parce que moi [Cécile Bourgeon], j’ai intérêt à me taire, à cacher, à rester dans le huis clos, parce que moi j’ai trempé un peu dans l’histoire », a-t-il poursuivi, demandant aux neuf jurés – tous féminins – de s’appuyer davantage sur la parole de Berkane Makhlouf pour rendre leur verdict. En première instance, en 2016 à Riom (Puy-de-Dôme), Berkane Makhlouf avait été condamné à 20 ans de réclusion. Sa parole avait alors été jugée « trop tardive et variable» par rapport aux déclaratio­ns de la mère de la fillette, qui avait été acquittée des faits criminels et condamnée à cinq ans de prison pour avoir fait croire à un enlèvement de la fillette. Mais pour sa défense, « sur le terrain de la preuve, il n’y a pas de mise en examen [de Cécile Bourgeon] s’il n’y a pas l’accusation de Berkane Makhlouf » affirmant que la mère aurait porté des coups à la fillette. « Est-ce que vous pouvez la condamner sur la seule base d’accusation tardives et réactionne­lles ? » ,a lancé aux jurés Me Renaud Portejoie. Des arguments qui n’ont, au final, pas convaincu les jurées.

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En première instance, Cécile Bourgeon (ci-dessus en septembre ) avait écopé de  ans de prison, contre  pour Berkane Makhlouf. (Photo AFP)

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