Israël frappe des cibles iraniennes en Syrie
Israël a mené hier une série d’attaques aériennes en Syrie, frappant des cibles militaires syriennes mais aussi « iraniennes », et perdant un de ses avions. Ces violences constituent la plus sérieuse confrontation entre Israël et l’Iran depuis 2011 et le début de la guerre en Syrie. C’est aussi la première fois depuis 30 ans, selon le quotidien israélien Haaretz, qu’Israël perd un F-16 au combat. Ces hostilités interviennent sur fond de crispations grandissantes, coïncidant avec le cours pris par le conflit syrien en faveur du régime de Bachar alAssad, ennemi d’Israël soutenu militairement par la Russie, mais aussi par deux autres bêtes noires de l’État hébreu : l’Iran et le Hezbollah libanais. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit ne pas chercher l’escalade, mais a prévenu qu’il ne permettra aucun « ancrage » militaire de l’Iran à ses portes, en Syrie. L’accès de fièvre a été provoqué par l’intrusion dans l’espace aérien israélien d’un drone iranien lancé de Syrie, affirme l’armée israélienne.
Douze objectifs attaqués
Celle-ci dit avoir entre les mains les débris de l’engin, et a publié une vidéo d’un véhicule en Syrie participant à son lancement. En représailles à « la violation la plus flagrante et la plus grave de la souveraineté israélienne de la part de l’Iran ces dernières années», huit appareils israéliens ont attaqué des éléments du système de lancement du drone. Ils ont atteint leur cible, mais ont essuyé un tir de barrage «massif» de la DCA syrienne, et un F-16 s’est écrasé sur le chemin du retour, en territoire israélien. Les deux pilotes ont été récupérés et hospitalisés, dont l’un dans un état grave. L’aviation israélienne a ensuite lancé une seconde vague de raids, frappant 12 objectifs, dont trois batteries de défense anti-aériennes et quatre cibles « appartenant au dispositif militaire iranien en Syrie ». Washington, allié historique d’Israël, a déclaré soutenir «fermement le droit souverain d’Israël à se défendre », tandis que Moscou, allié du régime de Damas, a exprimé sa «profonde inquiétude», tout en jugeant « inacceptable » la mise en danger des soldats russes présents sur le terrain.