Nuisances aériennes: “plaintes” en mois
Albert Dauphin, riverain mouginois, a pris la tête de l’association de défense contre les nuisances aériennes (ADNA) début février. L’occasion de faire le point sur la situation et les actions menées
Ils sont aujourd’hui plus de 1 300 mécontents. Tous habitants la région cannoise : La Roquette, Le Cannet, Mougins, Auribeau... Des profils divers, rassemblés autour d’une même cause : la lutte contre les nuisances aériennes causées par la proximité de l’aéroport Cannes Mandelieu. Porte-parole durant 5 ans de ces nombreux adhérents, Jean-Claude Boschel, ex-président de l’Association de défense contre les nuisances aériennes (ADNA), a cédé sa place à Albert Dauphin en début de mois. « Je suis membre de l’association depuis 15 ans. C’est un travail épuisant », confie celui qui restera toutefois actif au sein de la structure en tant que viceprésident, épaulé par Laurent Simon, qui occupera lui aussi un poste de viceprésident.
De plus en plus d’adhérents
Le nombre d’adhérents a en effet triplé en quelques années, explique le trio. « On n’a pas besoin d’aller les chercher, ils viennent ànous!» Lors du dernier forum des associations de la Roquette-sur-Siagne en septembre dernier, une trentaine de personnes ont ainsi rallié l’ADNA. Une recrudescence significative du ras-le-bol des riverains, qui cohabitent malgré eux avec les avions, hélicoptères et autres jets privés. « Les gens sont aujourd’hui beaucoup plus sensibles aux questions environnementales », avance Albert Dauphin, « et le trafic aérien a lui aussi augmenté, surtout au niveau des hélicoptères. » Le cheval de bataille de l’association ? « Faire respecter les trajectoires, et trouver des solutions alternatives ! » Le coeur du problème réside en effet dans l’itinéraire emprunté par les avions juste avant l’atterrissage, que les représentants de l’ADNA appellent “le trombone”. Une boucle effectuée par les pilotes, qui survolent à deux reprises près de 50 000 habitations... Au grand dam des riverains. « C’est une double peine », regrette Albert Dauphin. « Entre mai et septembre, ça peut aller jusqu’à une centaine de survols par jour ! » Si l’association souhaite « maintenir le dialogue avec l’aéroport », les avancées concernant ce dossier sensible semblent bien maigres. Et les réunions et échanges de plus en plus rares.
« On aide les gens à s’exprimer »
« Nos rencontres sont moins productives qu’à une époque. On nous répond que les pilotes vont être sensibilisés. On nous dit également que la mise en place d’une autre trajectoire n’est pas possible, alors que des experts et spécialistes nous affirment le contraire », déplorent les trois hommes. « L’aéroport considère que notre association n’est pas représentative… Mais on aide les gens à s’exprimer ! » « Nous ne sommes pas “contre” l’aéroport ni contre leur activité », insiste Albert Dauphin, « nous nous battons pour que les nuisances envers les riverains soient minimes ! » Sur le site de l’ADNA, les habitants peuvent désormais enregistrer leurs doléances et “plaintes” : jour et heure de survol, type d’avion et de nuisance, et même photos. «Il y a eu plus de 3000 “plaintes” en 4 mois », indiquent les représentants, qui se sont récemment rapprochés d’associations nationales et européennes pour partager leurs connaissances. «Nous avons resserré les liens avec UFCNA et l’UECNA afin d’avoir leur expertise, notamment en ce qui concerne le bruit, la pollution... »