Annick Lacour : sa conception de l’opposition
On a osé prétendre que l’opposition cannoise était « tout miel ». Un peu molle du genou si vous préférez. Ce qui, pour être très franc, ne nous semble pas très éloigné de la vérité. Sauf qu’Annick Lacour, conseillère municipale « indépendante », ainsi qu’elle se définit ellemême (elle siégeait auparavant aux côtés de Philippe Tabarot, Ndlr), a une conception très personnelle du rôle que doivent jouer les opposants dans une assemblée communale. Alors, elle nous en fait part... « Je préfère Cannes qui construit à Cannes qui s’affronte, nous ditelle. Je garde mon indépendance d’esprit à l’égard de David Lisnard dont j’apprécie la culture et la maîtrise de la chose publique. Pour autant, cela ne m’empêche pas d’évoquer, en conseil municipal, des questions de fond plus bénéfiques à la démocratie que des affrontements ponctuels et superficiels. » Et elle étaye ses propos : « Ainsi,après une lecture analytique du rapport de la Chambre régionale des comptes et de ses conclusions positives sur la gestion de notre commune, je me réjouis pour les Cannois et la Ville de ce satisfecit d’une magistrature reconnue pour la rigueur de son expertise. Mais cela ne m’interdit pas d’ouvrir le débat sur certaines recommandations, notamment : « - Les avantages accordés au personnel communal et les difficultés de récompenser le mérite dans la fonction publique. « - Les recettes des casinos qui impactent les finances communales. « - La régulation parfois improbable entre contrôle de régularité et contrôle d’opportunité. » « Dans le même esprit, j’ouvre le débat dans d’autres délibérations sur le thème de la propriété intellectuelle, l’influence possible de groupes financiers dans les lieux de transmission du savoir, les personnes handicapées, le patrimoine d’hier et le patrimoine de demain, à partir d’une réflexion de Victor Hugo “Qui a le passé pour racine, a pour feuillage l’avenir”. David Lisnard a prolongé le débat en citant de mémoire quelques vers de l’auteur. Un peu de poésie dans la jungle politique n’a jamais nui à la démocratie locale. » Certes, mais la poésie n’exclut pas la clarté des convictions. Tout au plus sert-elle à les imager. Et on a toujours un peu de mal — les électeurs aussi sans doute — à classifier une opposition... qui ne s’oppose pas. Cela, c’est notre conviction à nous. E. F.