Nice-Matin (Cannes)

JEUX OLYMPIQUES Vaultier remet ça !

Le snowboarde­ur a fait son entrée dans la confrérie des doubles champions olympiques en étant de nouveau sacré en snowboardc­ross, un immense exploit

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Il avait gagné en 2014 avec un genou en vrac, alors la médaille d’or ne pouvait pas lui échapper cette année où il est arrivé en pleine forme. Malgré une immense frayeur en chemin, le Français Pierre Vaultier est devenu double champion olympique de snowboardc­ross à Pyeongchan­g. Deux titres olympiques, record de victoires en Coupe du Monde (22), record de globes de cristal (5), champion du monde en titre : «ça devient une légende » ,arésumé Kevin Strucl, le chef d’équipe du snowboardc­ross français. A 30 ans, le champion de Serre-Chevalier maîtrise totalement l’art du boardercro­ss, ce curieux mélange de stratégie - étudier le parcours, la neige et la concurrenc­e, partir vite ou pas, où et comment dépasser - et de folie pure, quand il ne faut qu’aller vite et sauter loin.

Bazar, chute, frayeur et miracle

Le sacre de Sotchi ne ressemblai­t pas tellement au très cérébral et très minutieux Pierre Vaultier. Deux mois auparavant, il s’était rompu un ligament croisé et avait couru sans opération ni préparatio­n, avec une attelle, un peu au bluff. A Pyeongchan­g en revanche, il avait tout préparé. Monté en puissance pendant l’hiver, il arrivait en hyper-favori et a justifié ce statut, depuis son meilleur temps en «run» de classement jusqu’aux manches finales, disputées à un rythme infernal, les «riders» étant remontés en motoneige jusqu’au départ à peine leur souffle repris. Il n’y avait qu’une seule chose qu’il n’avait pas prévu, « parce qu’on ne prévoit pas ces situations, on les redoute », c’est la chute,

“Je

passe à côté d’un rêve. C’est sûr que c’est quelque chose qui fait rêver de voir les trois filles qui lèvent les bras dans l’aire d’arrivée. Mais en même temps, je n’ai pas fait ce qu’il fallait, donc je ne méritais pas non plus d’y être. »

cette erreur de ligne de l’Australien Jarryd Hugues, futur médaillé d’argent, qui l’a mis à terre en demi-finale. « Cette demi était un sacré bazar. Que dire ? Ça a été un coup de malchance balayé par un coup de chance, que je puisse finir 3e. Tomber et se qualifier, c’est rare. Tomber, déchausser et se qualifier, c’est rarissime», a-t-il raconté après la course. « Il s’est passé énormément de choses dans ma tête. J’ai cru que tout était fini mais je suis resté concentré. Il m’avait semblé voir seulement “Sport

de merde... mais c’est pour ça qu’on l’aime tant ! Ce n’est pas de la déception, c’est de la colère ce soir parce que ça passe à rien, je ne termine pas le travail et c’est rageant. Je m’en veux beaucoup. J’ai été bon sur les trois-quarts de la course et je donne un titre olympique, je suis en colère de ça. » deux concurrent­s passer donc j’y croyais », a-t-il ajouté.

L’Azuréen Vuagnoux tombe du quart

Alors en finale, Vaultier a fait en sorte de repousser au maximum toute possibilit­é d’aléatoire. La stratégie était simple: partir le premier, finir le premier. Ça paraît simple, mais ça ne l’est pas, assurait dans l’aire d’arrivée Merlin Surget, éliminé en quart de finale comme les autres Français Ken Vuagnoux et Loan Bozzolo. « Pierre a vraiment un truc sous les pieds que personne n’a », résumait-il. Jarryd Hugues et l’Espagnol Regino Hernandez, colosse barbu au casque de Daft Punk, n’ont jamais pu ne serait-ce qu’approcher le Français et ont dû se contenter de l’argent et du bronze. Alors quelle est la recette ? « C’est un acharné de l’entraîneme­nt. S’il ne s’entraîne pas pendant une semaine, il pense qu’il a tout perdu. Il s’entraîne plus que les autres et il a eu une petite chose de plus que les autres dès le berceau», a expliqué Kevin Strucl. Pour Vuagnoux, le Berlugan licencié à Isola 2000 Vaultier est désormais « de la trempe de Shaun White », devenu triple champion olympique du halfpipe. Mais en conférence de presse, le Français a repoussé l’idée de se présenter comme une référence de son sport. « Il est possible que je marque mon sport. On me le dit. Je ne veux pas y croire, je ne veux pas être prétentieu­x », a-t-il dit. Il a aussi laissé entendre qu’il ne partirait peut-être pas en quête d’une troisième médaille d’or en 2022 à Pékin. « Le plus dur c’est de partir de la maison. J’ai une épouse magnifique, deux enfants... Partir ça me coûte beaucoup ». Ski alpin (slalom dames) la nuit dernière : Nastasia Noens et Adeline Baud-Mugnier (1re manche à 2h, 2e à 5h15). Snowboard (snowboardc­ross dames) la nuit dernière : Charlotte Bankes, Nelly Moenne Loccoz, Julia Pereira de Sousa, Chloé Trespeuch (qualif 2h/4h15) Ski alpin (Super-G messieurs) la nuit dernière : Adrien Théaux, Blaise Giezendann­er, Brice Roger et Maxence Muzaton (3h) Ski de fond (15 km messieurs, style libre) : avec quatre Français à choisir parmi Maurice Manificat, Jean-Marc Gaillard, Jules Lapierre, Adrien Backscheid­er, Clément Parisse, Damien Tarantola (7h) Patinage artistique (messieurs, programme libre) la nuit prochaine : Besseghier (2h) Ski alpin (Super-G dames) la nuit prochaine : Tessa Worley, Tiffany Gauthier, Romane Miradoli et Jennifer Piot (3h) Ski acrobatiqu­e (slopestyle dames finale) la nuit prochaine : Barin si qualifiées (5h) Chafik Tess Ledeux et Lou A  ans, Svindal - vainqueur de la descente est devenu le plus vieux champion olympique de l’histoire du ski alpin.

Ski alpin - Descente H Or : Aksel Lund Svindal (NOR) Argent : Kjetil Jansrud (NOR) Bronze : Beat Feuz (SUI)

Ski alpin - Salom Géant F Or : Mikaela Shiffrin (USA) Argent : Ragnhild Mowinckel (NOR) Bronze : Federica Brignone (ITA)

Snowboardc­ross O r: Pierre Vaultier (FRA) Argent : Jarryd Hughes (AUS) Bronze : Regino Hernandez (ESP)

Biathlon - 15 km F Or : Hanna Oeberg (SWE) Argent : Anastasiya Kuzmina (SVK) Bronze : Laura Dahlmeier (ALL)

Biathlon - 20 km H Or : Johannes Boe (NOR) Argent : Jakov Fak (SLO) Bronze : Dominik Landerting­er (AUT)

Ski de fond - 10 km Or : Ragnhild Haga (NOR) Argent : Charlotte Kalla (SWE) Bronze : Krista Parmakoski (FIN) Bronze : Marit Björgen (NOR)

Patinage de vitesse - 10000 m Or : Ted-Jan Bloemen (CAN) Argent : Jorrit Bergsma (HOL) Bronze : Nicola Tumolero (ITA)

Patinage artistique - Couples Or : Allemagne (Aljona Savchenko, Bruno Massot) Argent : Chine (Sui Wenjing, Han Cong) Bronze:Canada(M.Duhamel,E.Radford)

Luge - Relais par équipes Or : Allemagne Argent : Canada Bronze : Autriche

MÉDAILLES

Classement : Or Argent Bronze Total

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