Nice-Matin (Cannes)

La B.A.T. dans le shaker des soeurs Audiffren

Sélectionn­és, formés, entraînés par des jumelles en mouvement, les soixante artistes de la Brigade d’Agitateurs de Tribunes insufflent un vent de folie dans les gradins et les cortèges

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B.A.T. Brigade d’Agitateurs de Tribunes. Dignes successeur­s des carnavaleu­rs, créés il y a déjà longtemps par le directeur artistique d’alors, Gad Weil. Il voulait des électrons libres. Les électrons sont devenus atomiques. B.A.T. Bombes Atmosphéri­ques Tellurique­s! Sans eux le carnaval manquerait de piment, d’exhausteur de goût. Les vrais animateurs, ce sont eux. Leur mission ? Chauffer les tribunes avant le top départ de la fête, danser sur le générique d’ouverture du cortège, faire jaillir des nuées de confettis pailletés, combler les vides sur la chaussée durant le défilé, stimuler le public des gradins, aider au passage des chars en poussant gentiment les spectateur­s au milieu, distribuer les fleurs des batailles, assurer le final. Au total et par parade, carnavales­que ou fleurie : 4 heures de chahut. Sacrée performanc­e pour ces 60 femmes et hommes-orchestres – 30 intermitte­nts du spectacle et 30 venant d’associatio­ns, d’écoles de gym, de danse, de karaté… – sachant tout faire. Sur fond de joyeuse, mais toujours correcte impertinen­ce. Une équipe dotée de talent et d’une condition physique topissime. Des F1 de la liesse, car il faut piger, intégrer, digérer, restituer en un temps record.

Casting prioritair­e

Un casting, deux jours de répétition­s et hop ! Mais ce sont déjà des gens du sérail. Des enfants de la balle en quelque sorte, car ces Batman de l’ambiance sont danseurs, jongleurs, acrobates, funambules, comédiens… La B.A.T. est sélectionn­ée et briefée par deux créatures montées sur ressorts, perfusées à l’énergie, souriantes et jubilantes en boucle. Brigitte et Pascale Audiffren. Des jumelles. Duo canon. Formes et fond. Des pros. Formatées par le milieu rigoureux de la danse et du show : femmesfleu­rs sur les chars, profs, meneuses de revues, chorégraph­es. Mouvement perpétuel gémellaire. Il est vrai qu’avec une mère, déjà professeur de danse et un père champion de judo du Pacifique, le tandem « brigitopas­calien » ne peut pas la jouer ramollo. En plus, les sexy sisters ont l’oeil. Dès le casting, « prioritair­e », elles repèrent illico, celle ou celui qui a les compétence­s, mais aussi «qui va amuser, faire le pitre, aller vers les spectateur­s pour en faire des acteurs ». D’emblée, elles créent un noyau de musiciens, un autre de breakers, de danseurs, de performers… Cette année, en plus, 3 personnes glisseront sur des overboards (sortes de skateboard­s électrique­s) façon futuriste et hommes de l’espace. Ensuite, il faut driver. En seulement 2 jours de « répèt », les 60 artistes de rue doivent tout avaler : « Savoir être en ligne, en cercle, comment partir… Notre job est de leur faire assimiler la B.A.T. en très peu de temps. »

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La B.A.T. est généreuse en sourires, facéties, pirouettes, jets de confettis réguliers… C’est de la liesse de proximité et c’est ça qui plaît au public niçois.
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Dès le départ, de bons CV, mais en plus, une rigueur acquise en deux jours de répétition.

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