Les chauffeurs VTC réclament un tarif minimum
À l’appel de la CFDT, des chauffeurs VTC ont mis en place hier matin des barrages filtrants aux abords de l’aéroport de Nice. Ils se plaignent de ne plus gagner leur vie à cause des charges
Sans la présence de policiers de la police aux frontières, sûr que la manifestation des VTC (voitures de transport avec chauffeur), hier à Nice, aurait dérapé. Dès 6 heures du matin, des dizaines de manifestants ont filtré les accès aux terminaux 1 et 2 de l’aéroport Nice-Côte d’Azur. « Nous laissons passer tout le monde sauf les chauffeurs de VTC qui ne jouent pas le jeu et s’entêtent à travailler ce matin », prévient Mimoun Zarioh, secrétaire CFDT de la section des Alpes-Maritimes. Certains VTC récalcitrants sont pris à partie par les manifestants. Les insultes fusent. Les policiers accourent, les automobilistes, pressés de se rendre à l’aéroport klaxonnent… Sur les banderoles déployées sur le rond-point de l’Homme-de-pierre, la revendication est claire : les manifestants exigent « une tarification minimum nette de 10 euros ». Minoum Zarioh a fait ses comptes : « Sur 100 euros encaissés par jour, 25 vont à la plate-forme de réservation, 25 à l’Etat, 30 représentent les frais de fonctionnement et il me reste 20 euros. Ce n’est pas acceptable. » Une concurrence féroce oppose Uber, Heetch, Allocab, Chauffeur-privé… les rémunérations des chauffeurs (trop nombreux ?) ont tendance à baisser alors que les commissions versées aux plates-formes de réservation et le prix des carburants augmentent.
Plus nombreux que les taxis
À Nice, la brigade de police spécialisée («les Boers ») recense 437 taxis. Mais le nombre de VTC est plus de deux fois supérieur. « Uber les pousse à entrer dans le cercle de géolocalisation de l’aéroport en leur faisant courir le risque d’être contrôlé sans une réservation préalable obligatoire, confie un policier. Et dans ce cas, l’amende est de 1 500 euros. » Dans un secteur en constante évolution, d’autres chauffeurs VTC ont décidé de travailler en se passant des plates-formes de réservation. C’est le cas de Patrick : « Uber et les autres ne sont pas des employeurs. Ils font miroiter des revenus mensuels de 3 000 euros mais, en réalité, les chauffeurs gagnent des figues, certains sont à 6 euros net de l’heure .» Patrick, lui, a fait le choix de l’indépendance en démarchant et fidélisant sa propre clientèle. Il dit n’avoir aucune raison de manifester… tout en comprenant le désarroi de ses collègues « ubérisés ». L’an passé, le salaire moyen d’un VTC était de 1 700 euros par mois pour 60 heures de travail mensuel. Certains, aujourd’hui, se plaignent de ne pas gagner le SMIC.