Nice-Matin (Cannes)

La Fête du citron sous le signe de Bollywood

Hier, la 85e édition de la Fête du citron sur le thème du cinéma indien a été inaugurée. Avec la très attendue visite des jardins Biovès et ses treize motifs d’agrumes monumentau­x. Ambiance

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

Bollywood a ce quelque chose de démesuré. De clinquant. D’entraînant. D’onirique. Ce genre de chorégraph­ies endiablées qui vous invitent clairement à rentrer dans la danse. Un état d’esprit, une philosophi­e de vie qu’on se prend en pleine poire (à défaut d’un citron !) dès lors qu’on franchit l’imposante arche des jardins Biovès, constellée des affiches phares de cette puissante industrie indienne. Preuve, donc, que les longs mois de travail des agents municipaux ont porté leurs fruits. Une fois le ruban bleu et blanc de Menton coupé par les officiels (1), les portes s’ouvrent comme par magie. On quitte un temps le pays de la baguette et du fromage pour des saveurs plus épicées. Celle de l’Inde. De Bombay. De Bollywood.

Motifs d’agrumes et chorégraph­ies

Première vision de ce voyage instantané : une élégante danseuse tournoyant dans les airs devant deux tigres du Bengale. Les gardiens de ces jardins métamorpho­sés pour cette quinzaine de festivités. Derrière, la princesse Jodhaa et l’empereur Akbar s’enlacent tendrement. « C’est monumental », fait remarquer Bastien, à la vue des deux héros du film éponyme. C’était avant de tomber « nez à trompe » devant Ganesh, à la sortie des escaliers. Dieu vénéré à tête d’éléphant. Quatre bras et douze mètres de hauteur. A la balance : dix tonnes d’agrumes. Sans contestati­on, le plus « mitraillé » des treize motifs d’agrumes. Plus loin, il y a son père Shiva, également personnage phare de cette 85e édition. Entre Bouddha et un éléphant colossal, Mike Ghavanloo, un fakir, avale du feu et une épée. « Ca doit lui faire mal maman, non ? », analyse innocemmen­t une petite fille, un brin médusée. Le profession­nel de l’illusion en ressort sans séquelles. On ne saurait trop vous conseiller de ne pas reproduire l’expérience à la maison. Le spectacle n’est, en réalité, pas uniquement dans les motifs d’agrumes (charmeur de serpents, triporteur, paon, arbre à singes…). Les troupes font aussi le show à chaque passage de la délégation d’officiels. Un joueur de sitar coiffé d’un turban orange lance quelques notes de musique devant… son homologue fruité. Frappant de ressemblan­ce. Les danseuses apprêtées, au sourire immaculé, ne sont pas en reste avec leurs danses envoûtante­s. Ni cette fanfare londonienn­e, tuyau de cornemuse dans la bouche, qui rappelle que la capitale anglaise abrite une large communauté indienne et pakistanai­se. Bollywood a dévoilé une infime partie de ses nombreux atouts. Aujourd’hui, des milliers de curieux vont déferler sur la cité des citrons. Pour le second acte prévu à 14 heures pétantes. Moment où la promenade du Soleil prendra des allures de Bollywood Boulevard. (1) On notait la présence de Jean-Claude Guibal, maire de Menton, de Georges-François Leclerc, préfet des Alpes-Maritimes, d’Alexandra Valetta-Ardisson, députée de la 4e circonscri­ption, de Jean-Michel Prêtre, procureur de la République de Nice.

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Le joueur de sitar, le fakir, les danseuses indiennes et la fanfare… Dans les jardins Biovès, Bollywood s’est dévoilé sous toutes ses facettes. Sans oublier les treize motifs d’agrumes, objets de toutes les attentions hier. (Photos Jean-François...

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