«Le pôle métropolitain n’est pas une opposition à la métropole» « Le numérique pour fil conducteur »
Charles-Ange Ginésy est vice-président d’une entité qui regroupe sa communauté de communes avec les trois communautés d’agglomération de MM. Lisnard, Leonetti et Viaud, pas vraiment alliés d’Estrosi
Pour l’instant, ils appellent ça le « pôle métropolitain ». David Lisnard, Jean Leonetti, Jérôme Viaud et Charles-Ange Ginésy viennent d’officialiser leur « partenariat». Les trois agglomérations (Sophia Antipolis, Cannes Pays de Lérins, Pays de Grasse) et la communauté de communes Alpes d’Azur se regroupent pour mettre en commun leurs idées et réaliser ensemble des projets. De quoi peser face à la métropole Nice Côte d’Azur de Christian Estrosi? Anticiper une éventuelle absorption des départements par les métropoles ? Les réponses de Charles-Ange Ginésy, président du conseil départemental des Alpes-Maritimes.
Pôle métropolitain, c’est le nom définitif ?
Le nom n’est pas définitivement entériné. Ce qui est entériné, c’est une méthode de travail à quatre : les trois grosses communautés d’agglo avec des moyens financiers importants, et le Petit Poucet des Alpes d’Azur. Petit, mais pourtant grand par la taille et grand par les espérances que nous portons. C’est le ballon d’oxygène, le poumon. Nous portons cette capacité à aménager le territoire qui sera créateur d’emplois, de vie d’économie.
Quelle différence avec une collectivité ?
C’est un partenariat. Un regroupement de partenaires. Ce n’est pas la création d’une nouvelle entité, une nouvelle organisation administrative avec des coûts de fonctionnement, le coût d’un siège. Tout ce que les citoyens ont en horreur et qui voudrait dire : augmentation des impôts. Au contraire, là on réalise des économies.
Qui à la tête de ce partenariat ?
La présidence sera tournante. Avec un changement de président chaque année. La première année ce sera David Lisnard, ensuite Jean Leonetti puis Jérôme Viaud. Mais attention, cela ne veut pas dire que la démocratie ne s’exprimera pas… J’ai bien expliqué ça à mes maires : rien n’est organisé d’avance, rien ne défiera la démocratie.
Et vous ?
Ils m’ont royalement accordé le poste de vice-président à vie (rires), car à Alpes d’Azur, des moyens, nous n’en avons pas. J’aurai plaisir à jouer ce rôle, tant que je serai élu, plaisir à réfléchir sur les différents projets.
Des exemples de ces projets ?
La protection de l’environnement avec, par exemple, la collecte des déchets ménagers. Actuellement, une collecte est organisée par chaque communauté d’agglomération. Et la petite Alpes d’Azur, lorsqu’elle
Quel bilan depuis votre prise de fonction au Département?
Je suis à % dans cette mission passionnante. Et chaque jour, je me prends davantage au jeu de la passion.
Vos priorités ?
va collecter ses déchets sur Roquesteron, collecte en même temps les déchets de La Roqueen-Provence. Il y a là une interface qui nous pousse à faire un partenariat avec la Casa. Récupérer les déchets à La Roque-en-Provence lui L’aménagement du territoire, l’importance de maintenir l’aide aux communes, c’est ce qui oxygène les projets. Depuis que j’ai été élu, je me suis surtout penché sur un gros point noir du département : la mauvaise circulation, les routes encombrées, j’ai mis mes premiers mois au service de cette réflexion. coûterait fort cher, alors elle nous dédie ce ramassage. Ça, c’est de l’opérationnel de terrain. Mais nous allons peut-être aussi créer une signalétique homogène pour la collecte, documents avec le même code couleur, les mêmes pictogrammes. Harmoniser pour faciliter la communication sur l’ensemble de notre territoire.
Comment allez-vous financer les projets ? Avec une ligne budgétaire commune ?
Non ! Chacun a sa propre capacité de financement et investira en fonction de cette capacité. Chacun reste chez soi, reste maître chez lui. Il n’y a aucun transfert de compétences. Je suis profondément attaché à l’indépendance des communes. Nous avons juste eu l’intelligence de nous regrouper. Il y aura des projets en commun, mais aussi des idées, des mutualisations.
Comme ?
Lorsqu’il y a Les Estivales, initiées par le département, les communes des Alpes d’Azur sont demandeuses à ce que ces festivités soient diffusées plus largement sur la totalité de notre territoire. Nous représentons communes. Une mutualisation de la communication, donc, mais aussi des structures sportives ou culturelles.
Quand est née cette idée de pôle métropolitain ?
Cela fait un an environ que Jean Leonetti, David Lisnard et Jérôme Viaud travaillent sur ce projet. Moi, j’y suis arrivé très tard, c’est Jean Leonetti qui m’en a parlé en décembre dernier. Je suis parti au quart de tour, c’est une idée qui me plaisait. J’y voyais la promesse d’un lien très fort.
Le lien entre Valberg et Cannes ne saute pas aux yeux, pourtant ?
Il y en a ! Par exemple je suis en Je peux citer l’accélération de la pénétrante Cannes- Grasse, l’échangeur de la Paoute, la déviation de Vallauris, l’échangeur de Beausoleil. Je vais continuer à oeuvrer pour rendre les routes plus sûres et plus fluides. Améliorer la circulation et la sécurité. La protection de l’environnement, aussi. Et puis, bien sûr, je suis à fond sur les collèges en lien avec le smart deal. Le numérique est le fil conducteur de toute mon action. Par exemple d’ici à , % de nos communes auront le numérique à très haut débit. Je crois à cette transversalité sur le numérique car nous sommes tous consommateurs. Volontaires ou involontaires. train de travailler sur une réserve nationale de ciel étoilé. Il n’y en a qu’une en France, au Pic du Midi. Tout le haut pays grassois et cannois doit être inclus dans cette réserve qui a pour objectif la pollution lumineuse. Nous avons tous les mêmes préoccupations en matière de gestion de l’eau, par exemple.
Ce regroupement, c’est pour peser face à la métropole NCA ?
Ce n’est pas l’objet de notre réflexion, mais ça peut aboutir à ça. Construire des intercommunalités renforcées. Mais en aucun cas en opposition à la métropole NCA. Ce n’est pas une opposition à NCA. Est-ce que les élus verront un jour un intérêt à se regrouper de la sorte ? Ce qui est construit aujourd’hui sera facilitateur, mais ce n’est pas l’esprit du moment.
Que vous a dit Christian Estrosi sur ce pôle métropolitain ?
Je n’ai pas parlé avec lui, mais Jean Leonetti l’a fait et Christian Estrosi ne voyait pas ça d’un mauvais oeil. En tout cas, c’est ce qu’il dit.
Depuis la brouille entre Estrosi et Ciotti, les élus départementaux tendance « maire de Nice » ont créé un groupe… « dissident ». Quel est le climat au sein de l’assemblée départementale ?
C’est une complication supplémentaire dont je me serais bien passé, mais au vu des déclarations lors des derniers conseils et la satisfaction des élus départementaux, je trouve le climat général plutôt bon.
Et vos relations avec Christian Estrosi ?
Ce sont des relations que je qualifierais de tout à fait normales. Je suis à la tête de l’assemblée départementale et j’ai à coeur d’aider Nice, j’ai envie de travailler avec Nice comme avec tous les autres.
Et avec Eric Ciotti, comment fonctionnez-vous ?
J’ai été son vice-président pendant ans, nous travaillons en pleine entente, en pleine confiance, j’ai construit avec lui le fonctionnement de cette maison, je suis la ligne politique qu’il a impulsée. Je lui demande de me suivre sur le numérique, il me suit à fond, comme moi je le suis sur les questions de sécurité.