Nice-Matin (Cannes)

FRAUDE FISCALE :  ANS FERME REQUIS CONTRE JÉRÔME CAHUZAC

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L’accusation a requis, hier, la « confirmati­on » de la peine de trois ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibil­ité infligée en  à l’ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac – ici au côté de son défenseur, Me Eric DupondMore­tti [photo AFP] – , jugé en appel pour fraude fiscale et blanchimen­t (il avait finalement avoué en avril  l’existence d’un compte dissimulé à l’étranger :   € en Suisse, transférés à Singapour en ), une faute qui a « durement rompu l’équilibre social ». « Votre plus grande contributi­on à la lutte contre la fraude fiscale aura été votre procès », a asséné l’avocat général à l’ancien ministre, contraint à la démission après la révélation de son compte caché. Une confirmati­on du jugement enverrait Jérôme Cahuzac,  ans, derrière les barreaux alors qu’une peine égale ou inférieure à deux ans d’emprisonne­ment ouvrirait la possibilit­é d’un aménagemen­t de peine. Un déni persistant signe de « quelque chose de plus noir » : un puissant « sentiment d’impunité ». « L’impunité, c’est penser que la loi c’est pour les autres », a attaqué l’avocat général Jean-Christophe Muller en débutant son réquisitoi­re. « Vouloir tout et son contraire », « penser qu’il est possible de faire fortune d’un côté » et «de donner des leçons de morale fiscale » de l’autre : le magistrat a fustigé un homme qui n’a pas su « faire des choix ». La « déflagrati­on » causée par le scandale « a eu de multiples conséquenc­es sur le fonctionne­ment de notre vie politique, sur la transparen­ce, la lutte contre les conflits d’intérêt », a-t-il rappelé, évoquant la création en  d’un parquet national financier, puis d’une agence anticorrup­tion. Si la cour d’appel de Paris suivait le réquisitoi­re, une telle condamnati­on conduirait en détention Jérôme Cahuzac. Jusqu’à deux ans, une peine peut, en effet, être intégralem­ent aménagée, sous le régime de la semi-liberté ou avec un bracelet électroniq­ue, mais à trois ans, l’incarcérat­ion devient inévitable, au moins pour un temps. C’est pourquoi son ex-épouse, Patricia Ménard, qui avait écopé de deux ans de prison, avait renoncé à interjeter appel.

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