Le modèle allemand
Michel ne tarit pas d’éloge sur « le modèle allemand » : « Ils ont bien compris que l’apprentissage de la langue était essentiel pour l’autonomie et l’intégration. Dès que quelqu’un arrive, ils lui font apprendre la langue. » Un programme du gouvernement fédéral intitulé « Einstieg Deutsch » permet à tous les demandeurs d’asile, quel que soit leur pays d’origine, d’acquérir un niveau minimum dès leur entrée sur le territoire allemand. Il s’articule autour d’une application mobile pour apprendre la langue et de cours – de à heures. Actuellement, en France, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) ne propose, à travers le Contrat d’insertion républicaine (CIR), que heures de cours en moyenne pour les personnes admises à séjourner en France, soit « l’acquisition d’un niveau de langue “A”, un niveau élémentaire qui ne permet pas aux migrants de s’intégrer », pointe par ailleurs l’association JRS (« Jesuit Refugee Service ») France. Un rapport parlementaire rendu cet été décortique l’échec de cette politique pourtant coûteuse – millions d’euros. La réforme de n’aura rien changé : « Près de la moitié des personnes suivant les cours d’intégration en France n’atteint même pas le niveau de langue A, en raison du manque d’adaptation de ces cours à la diversité des publics », résume JRS France. Le projet de loi « Asile et immigration » prévoit d’augmenter les heures d’apprentissage du français offertes aux nouveaux arrivants, de à heures maximum. Les personnes migrantes pourraient en bénéficier dès le dépôt de leur demande d’asile.