Les pistes pour que le rosé provençal reste « leader »
Et si le rosé de Provence perdait ses lettres de noblesse d’ici 2 030 ? C’est pour éviter ce scénario catastrophe qu’une cinquantaine de professionnels de la filière, venus de toute la région, se sont réunis vendredi dans les locaux de la Maison de l’innovation et du numérique, à Toulon. Chapeautés par l’école de commerce Kedge Business School, embouteilleurs, oenologues et autres directeurs de coopératives vinicoles ont «braimstormé» pour faire rimer vin rosé et innovation. «Aujourd’hui, le rosé élaboré en Provence est le plus reconnu, on est leader. Mais dans quinze ans, qu’en sera-til?», s’interroge-t-on du côté de l’association d’entreprises Cluster Provence Rosé. Américains, Néo-Zélandais et même Chinois se mettent à faire leur rosé. «On ne peut pas se battre sur les volumes, souffle Laurence Berlemont, oenologue. Mais se positionner sur la qualité, ça, on peut!» Voici quelques pistes pour affronter le futur.
Green power
Pour Eric Paolini, président du Cluster Provence rosé, l’innovation passe par bio. « Il faudrait accélérer le passage des vignobles au bio. C’est à la fois une attente sociétale et une nécessité au regard du changement climatique. Nous pourrions également en profiter pour créer des techniques de viticulture propres au rosé.»
Cellules grises
Jus de cerveau oblige, Philippe Brel, directeur de la coopérative Estandon Vignerons, à Brignoles, propose la création d’un pôle d’innovation. «Nous pourrions créer un groupement d’intérêt économique regroupant les différents acteurs. Il faut stimuler et alimenter une montée en gamme de la filière!»
Docteurs en rosé
Un pôle de formation et un « Campus Provence rosé ». C’est la solution proposée par Muriel Lemoine, directrice des formations professionnelles et technologiques au lycée Raynouard, à Brignoles, pour gagner la bataille de la concurrence. «Il nous faut des experts et on a besoin de compétences pour garder le leadership!» Et pour y arriver, tous les moyens sont bons : partenariats avec des écoles et des universités, lobbying politique, appui sur les campus des métiers et des qualifications.
Conservation
Pourquoi ne pas garder son rosé comme on garde son vin rouge ? Pour Brice Eymard, directeur du Conseil interprofessionnel des vins de Provence, c’est encore une autre piste à explorer...