Syrie: l’ONU réclame un cessez-le-feu
Après quinze jours d’atermoiements, et avec plus d’un jour et demi de retard par rapport à ce qui avait été initialement annoncé, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté hier à l’unanimité une résolution réclamant «sans délai» un cessez-le-feu humanitaire d’un mois en Syrie. Objectif : «Permettre la livraison régulière d’aide humanitaire, de services et l’évacuation médicale des malades et blessés les plus graves ». Par ailleurs, la résolution «appelle à la levée immédiate des sièges de zones habitées dont la Ghouta orientale, Yarmouk, Foua et Kefraya ». Dans la négociation, les Occidentaux ont refusé une demande russe pour que tout convoi humanitaire reçoive un feu vert de Damas. Des exclusions au cessez-lefeu pour les combats contre Daesh et al-Qaïda sont prévues. À la demande de Moscou, elles intègrent aussi « d’autres individus, groupes, entités, associés avec al-Qaïda et Daesh, ainsi que d’autres groupes terroristes désignés par le Conseil de sécurité». Ce qui peut donner lieu à des interprétations contradictoires, Damas qualifiant de «terroristes » les rebelles soutenus par l’Occident, ont noté des observateurs. Le respect du cessez-le-feu risque par conséquent d’être aléatoire. Pendant ce temps, le siège de la Ghouta orientale, un fief rebelle de la banlieue de Damas, a empiré. Quelque 513 civils, dont 127 enfants, ont été tués en sept jours de raids du régime. Ces deux dernières semaines, aucun membre du Conseil de sécurité n’a pris d’initiative pour tenter de mettre un terme à l’«enfer sur Terre», selon les termes du patron de l’ONU, Antonio Guterres.