Nice-Matin (Cannes)

L’Algérie, la torture, l’islam...

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L’Algérie occupe une large place dans ce premier tome de mémoires. Jean-Marie Le Pen s’applique à y policer son image. Il se décrit en « para » exemplaire, qui enterrait les victimes musulmanes avec un respect méticuleux, tête orientée vers La Mecque. Il s’emploie aussi à tordre le cou aux accusation­s de torture. S’il concède avoir déclaré « Nous avons torturé en Algérie parce qu’il le fallait », il précise : «Le nous désigne l’armée française dont je suis solidaire. Moi et mes camarades n’étions pas chargés des interrogat­oires spéciaux. » Sur le fond, il défend la nécessité de démanteler des réseaux terroriste­s en obtenant des informatio­ns lors d’interrogat­oires « musclés ». Il ajoute : « L’armée française a bien pratiqué la question. Mais les moyens employés furent les moins violents possible. Y figuraient les coups, la gégène et la baignoire, mais nulle mutilation, rien qui touche à l’intégrité physique. » Jean-Marie Le Pen remet enfin en avant un discours qu’il prononça le  janvier , alors député, à l’Assemblée nationale : « Il faut dire aux Algériens, si nous voulons en faire des Français, non qu’ils ont besoin de la France mais que la France a besoin d’eux. Ils seront le sang jeune d’une Nation dans laquelle nous les aurons intégrés. » A la relecture de cette déclaratio­n, il dit aujourd’hui « avoir méconnu le poids politique de l’islam. Ce qui a rendu caducs mon espoir et mon analyse, c’est la démographi­e. L’islam en expansion veut imposer sa loi. J’ai eu les yeux plus gros que le ventre. »

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