Un sentiment
L’AS Monaco a pointé du doigt le penalty imaginaire accordé à Toulouse pour expliquer le match nul rageant (3-3). Un scénario très difficile à avaler
C’est le foot. Parfois on l’aime, parfois on le déteste. Ce soir, on le déteste ». Danijel Subasic n’y est pas allé par quatre chemins pour résumer le match nul de son équipe à Toulouse (3-3). Les hommes de Leonardo Jardim avaient entre les mains les trois points d’une victoire qui leur tendait les bras à un quart d’heure de la fin. En menant 3-1 jusqu’à la 77e minute grâce à Rony Lopes (7’, 47’) et Jovetic (72’), on pensait l’affaire pliée.
« Avec la vidéo, on aurait points de plus »
Mais un fait de jeu « que personne ne peut contrôler » d’après le coach portugais, a plongé le deuxième de L1 dans le brouillard le plus complet. Sur une faute imaginaire de Glik sur Sanogo, Benoît Millot désignait le point de penalty. Delort réduisait la marque et redonnait espoir aux Toulousains qui finissaient par égaliser dans les derniers instants (86’) par Sanogo. Terrible. « Peut-être que l’arbitre a voulu compenser après avoir refusé le but de Sanogo en milieu de deuxième mitemps » se demandait Subasic qui avait du mal à digérer le scénario de la rencontre. Quelques minutes plus tôt, en conférence de presse, Leonardo Jardim avait plaidé en faveur de la vidéo. « Dans le vestiaire, les joueurs sont très en colère, lâchait le coach devant les caméras. Je suis vraiment en faveur de l’arbitrage vidéo. On se respecterait plus. Avec la vidéo, Monaco aurait 4 points de plus avec le but qui aurait dû être accordé à Marseille, et là, ce penalty sifflé alors que normalement c’est le Toulousain qui fait un jeu dangereux ». « 4 points, dans la course à la deuxième place, dans un championnat aussi serré, ça fait beaucoup », rajoutait le gardien croate. Du côté du staff monégasque, il n’était pas question de minimiser l’impact de cette décision sur le résultat final. Il n’a été question que de ça. La théorie avancée et elle tient plutôt bien la route - est la suivante : « Quand vous sifflez une faute comme ça et un penalty contre un défenseur, psychologiquement, vous le tuez. Regardez Glik sur les actions suivantes, forcément, il se tient plus loin au marquage. Ça change tout ». CQFD par Jardim. Mais quand même, il convient d’essayer d’aller au-delà de ça. Soyons francs. Les vingt dernières minutes n’ont pas été contrôlées par le champion de France. « On a beaucoup de joueurs d’expérience, on savait qu’avec la réduction du score Toulouse, le public, allait pousser. On aurait dû rester calme », regrettait Sidibé. Des propos qui font échos à ceux de Rony Lopes, auteur d’un doublé, et excellent hier. « A 3-1 on pensait qu’on allait gagner. On n’a pas le droit de prendre ces buts. On doit mieux faire », avouait-il. Parce que l’entrée de Jovetic peu avant la mi-temps avec la blessure de Baldé, avait considérablement changé la physionomie de la rencontre.
« On aurait dû mieux défendre »
En deuxième période, l’ASM a maîtrisé son sujet. Offensivement, le collectif semblait huilé. Et puis il s’est soudain un peu effrité. Déséquilibré par l’envie d’en planter un quatrième, et tétanisé par le penalty. « On aurait dû être capable de mieux défendre », insistait Lopes. Que l’on se comprenne bien. Les Monégasques ne se sont pas cachés derrière des excuses, ils en avaient pour de bon. Mais ils auraient tout de même pu faire autrement. S’en sortir malgré le vent de face. Et ça, dans le vestiaire, beaucoup l’ont compris. «Il faut qu’on se concentre sur ce qu’on peut améliorer, ce qu’on peut contrôler, ce qu’on peut travailler, rappelait Lopes. Le travail de l’arbitre, sa prestation etc . Ça, on ne pourra jamais le contrôler ». Soit le meilleur raisonnement pour avancer.