Nice-Matin (Cannes)

Henri Leroy veut régler le sort de Christian Estrosi

Henri Leroy, sénateur, a écrit au président de LR pour demander une réunion extraordin­aire du comité départemen­tal toujours présidé par le maire de Nice, jugé trop macronien

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

Christian Estrosi, le très constructi­f maire de Nice, peut-il rester président de la Fédération LR des Alpes-Maritimes ? Peut-il demeurer le patron des Républicai­ns azuréens, alors même qu’il ne cache pas sa réprobatio­n de la ligne « droite, toute » de Laurent Wauquiez ? Certains élus LR du départemen­t – pas tous – considèren­t que... non. Au premier rang desquels, Henri Leroy, sénateur des Alpes-Maritimes, et ancien maire de Mandelieu. Si les appels du pied de Christian Estrosi au Président Macron chatouilla­ient déjà fortement certains apôtres de Wauquiez, c’est la nomination comme chargée de mission à la Ville de Nice de Caroline Reverso-Meinietti, candidate de La République en marche ! face à Éric Ciotti lors des législativ­es, qui a fini de les exaspérer.

« LR parfois, Macroncomp­atible souvent »

Une nomination qui avait déjà déclenché une avalanche de réactions sur Twitter. Certains élus courroucés, d’autres ironiques : Lionnel Luca, David Lisnard, Christelle d’Intorni, Anne Sattonnet, Jérôme Viaud, Xavier Beck ou encore Charles-Ange Ginésy... Et, Éric Ciotti, bien sûr ! Mais Henri Leroy, lui persiste. Et signe... un courrier à Laurent Wauquiez. Après avoir dressé le tableau à son « bien cher Laurent », le sénateur demande au président des Républicai­ns une « réunion extraordin­aire [de notre] du comité départemen­tal pour s’expliquer sur cette situation, mais aussi une clarificat­ion [de nos] des instances nationales au regard du comporteme­nt de certains qui jouent contre notre famille politique ». Selon lui, « force est de constater que cette attitude divise au lieu de rassembler ». Et de poursuivre sa missivemis­sile : « On ne peut pas être Républicai­n, parfois, et Macron-compatible, souvent. Il faut choisir, d’autant plus lorsque l’on est président de fédération ». En clair, « il faut que l’on s’explique en famille sur le cas du comporteme­nt de Christian Estrosi », confirme, au téléphone, Henri Leroy. Une famille qui bat de l’aile. Et particuliè­rement dans le départemen­t, depuis qu’Éric Ciotti et Christian Estrosi, les amis de 30 ans, sont devenus frères ennemis, pour toujours.

La bataille pour la Fédération

Ce qui est en jeu, c’est le contrôle de la Fédération azuréenne. Une importante et puissante entité que Christian Estrosi préside depuis 2002. Le maire de Nice a été réélu, la dernière fois, en avril 2016, avec 88,05 % des suffrages. Avec pour secrétaire départemen­tal, Éric Ciotti... Qui dès l’été dernier, se positionna­it sur le sujet, dans nos colonnes : « Christian Estrosi est président de notre Fédération, mais je crois qu’une majorité de nos militants ne se retrouvent plus dans ses positions. [...] Je pense qu’il faut une clarificat­ion. S’il veut rester président, je crois nécessaire qu’il remette son mandat en jeu devant les adhérents pour vérifier qu’il dispose toujours d’une indispensa­ble légitimité. » Les élections à la Fédération ne sont prévues qu’à l’automne 2018, sans véritable date fixée.

 ?? (Photos Patrice Lapoirie, AFP et Jean-François Ottonello) ?? Henri Leroy a sollicité Laurent Wauquiez pour qu’il se penche sur « le comporteme­nt de Christian Estrosi ». En jeu ? le contrôle de la Fédération LR des Alpes-Maritimes toujours présidée par le maire de Nice.
(Photos Patrice Lapoirie, AFP et Jean-François Ottonello) Henri Leroy a sollicité Laurent Wauquiez pour qu’il se penche sur « le comporteme­nt de Christian Estrosi ». En jeu ? le contrôle de la Fédération LR des Alpes-Maritimes toujours présidée par le maire de Nice.

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