Gare au froid !
Après les flocons, les producteurs locaux de la craignent le gel et protègent leurs plantations. À Pégomas, la neige qui a recouvert la forêt d’eucalyptus empêche la récolte
Après la neige, les agriculteurs de la vallée de la Siagne craignent le gel sur leurs cultures.
À Pégomas, la récolte d’eucalyptus est à l’arrêt.
Le froid persiste et la neige pourrait retomber en basse altitude.
Ils ont les yeux rivés vers le ciel. Et sur les bulletins météo de leur portable. Et ils se tiennent les coudes, les agriculteurs de la vallée de la Siagne. À l’image de ce coup de fil rassurant à 5h30 du matin, ce mardi, de Christophe Barbéris, déjà les pieds dans la boue, à son voisin de serres, JeanCharles Orso : «Ne t’inquiète pas, il ne fait que -2°» .Carsi la neige n’a heureusement pas tenu dans la vallée, c’est le mercure en chute qui inquiète les producteurs locaux. Christophe Barbéris qui exploite 15 hectares dont 6 sous serres a anticipé. Pour protéger les jeunes pousses de courgettes plantées fin janvier sur un hectare. « On a doublé samedi en urgence les P17. Ce sont des voiles d’hivernage qui permettent de gagner 2 degrés par couche » indique l’agriculteur de 35 ans, 5e génération.
« On prend du retard »
Pour l’heure, pas de pertes à déplorer. « En plein champs, je n’avais rien de fragile. Ce qui est sûr, c’est qu’on prend du retard. Avec le froid, ça va pousser moins vite. » Si le cultivateur a envisagé de retarder la plantation de tomates, il n’en sera rien. « On les plante demain. On prend des risques. Ou ça le fait ou on prend le bouillon !»
« L’angoisse, c’est pour les pêches »
Ces derniers jours, Jean Charles Orso, maraîcher en bio sur dix hectares, n’a pas beaucoup dormi. « On est comme des marins... À 4 heures du matin, je pensais aux températures. L’angoisse, c’est pour les pêches. La fleur peut supporter jusqu’à -3° mais pas plus. Le risque de gel n’est pas balayé, surtout si la couverture nuageuse s’en va ». En plein champs, ses bébés navets et pousses de laitue abrités par un voilage perméable à l’eau et à la lumière, sont surveillés comme le lait sur le feu. Les craintes perdurent aussi pour Julien Rostan, autre agriculteur de la vallée. « J’ai peur que le ciel soit dégagé au lever du jour, il y a plus de gel». Avec le froid, il en a profité « pour faire ses papiers. » Si Emmanuel Orso de la Campagne d’Orso, a vu rouge pour ses pêchers et fraisiers, il reste pragmatique : « Pour l’heure, pas de casse. On sait bien que mi février il fait froid !»