Nice-Matin (Cannes)

Ils vivent l’enfer à cause de travaux mal réalisés

- S.N.

En achetant une coquette maison de 100 m2 à Mougins en 2012, Frédéric et son épouse avaient des rêves plein la tête. C’est pourtant un cauchemar qu’ils vivent depuis plus de deux ans. La mésaventur­e commence en 2015, lorsque le couple décide d’entreprend­re des travaux de rénovation. « Nous avons fait appel à une entreprise de Saint-Raphaël pour installer une baie vitrée. Leur devis était intéressan­t. » Mais le jour des travaux, rien ne se passe comme prévu. «Les

ouvriers se sont rendu compte que les mesures n’étaient pas bonnes au moment de la pose. Ils ont découpé les montants pour tenter de les faire rentrer dans l’encadremen­t et gagner de la place… Ils ont même enlevé une poutre du toit ! »

L’entreprise condamnée

Résultat, « le toit ne tient plus », fulmine Frédéric. Ses appels au responsabl­e de l’entreprise restent sans réponse. « Nous avons dû faire intervenir un charpentie­r pour sécuriser le toit en urgence. » Le montant des travaux 8 000 €, a déjà été réglé. « Nous étions passés par un organisme de crédit, et nous nous sommes aperçus que les chèques avaient été encaissés avant même la fin des travaux. Nous n’avons pas eu d’autre choix que de rembourser cette somme a l’organisme ! » Les Mouginois s’en remettent alors à la justice. « Nous avons gagné deux fois devant le tribunal, en janvier 2016 et en 2017. L’entreprise a été condamnée à refaire les travaux sous 1 mois, plus une pénalité de 50 € par jour de retard, à rembourser les frais de charpente, les frais d’huissier et les honoraires d’avocat. Mais rien n’a été fait pour faire exécuter cette peine ! » Sans autre recours, le couple dépose également plainte pour « faux, usage de faux et escroqueri­e. » «Elle a été classée sans suite au motif d’absence d’infraction par le procureur d’Aix-en-Provence », regrette Frédéric qui souhaite aujourd’hui partager sa mésaventur­e.

Une pièce impossible à chauffer

L’entreprise a depuis mis la clé sous la porte... « Mais son gérant a rouvert une autre société du même genre... », assure le Mouginois. « En cette période de grand froid, la maison est glacée, c’est très difficile de la chauffer, même en mettant des couverture­s dans les encadremen­ts pour limiter la déperditio­n de chaleur... » Seule solution, refaire les travaux, pour près de 10 000 euros, à leurs frais. Une injustice lourde de conséquenc­e pour le couple. «Si j’ai souhaité partager cette histoire, c’est pour alerter les gens ! Mieux vaut ne pas prendre de contrat avec facilité de paiement, ne pas payer avant la fin des travaux, ne pas espérer d’aide de la part des assurances (habitation ou décennale) en cas de malfaçon… et avoir bien conscience que la justice ne nous protège pas », constate Frédéric, amer...

 ??  ?? La pose des baies vitrées, mal réalisée, a causé de nombreux désagrémen­ts au couple de Mouginois ces deux dernières années. (Photo Eric Ottino)
La pose des baies vitrées, mal réalisée, a causé de nombreux désagrémen­ts au couple de Mouginois ces deux dernières années. (Photo Eric Ottino)

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