Nice : un policier agressé dans un quartier sensible
Alors qu’il venait d’interpeller un suspect dans le quartier des Moulins à Nice, un fonctionnaire de la brigade anticriminalité a été frappé par quatre agresseurs. Bilan : un nez cassé et dix points de suture
Les forces de l’ordre deviennent des défouloirs pour ces individus assoiffés de haine.» Laurent Laubry, délégué azuréen du syndicat de police Alliance, a vivement réagi hier alors que l’un de ses collègues, policier de la brigade anti-criminalité de Nice, a été blessé en service lundi soir. Agressé par quatre individus lors d’une intervention dans le quartier des Moulins, le policier a été sérieusement blessé, sans doute à coups de poing américain. Il souffre d’une fracture du nez, de diverses contusions et a dû recevoir dix points de suture. Il est en arrêt de travail et doit subir une intervention chirurgicale. Tout est parti d’un banal contrôle routier, lundi vers 22 h15. Une patrouille a arrêté un automobiliste sans permis de conduire. Ce dernier s’est rapidement rebellé et a pris la fuite à pied dans la cité
« Il faut que la peur change de camp »
L’un des policiers l’a poursuivi à toutes jambes. Il est parvenu à rattraper le fuyard et à lui passer les menottes. C’est alors que quatre individus sortant d’un hall d’immeuble, ont agressé le policier. Alerté par les cris, un collègue de la victime est intervenu et a pu intercepter un suspect. Le conducteur menotté et trois autres individus ont disparu dans la nature. Le parquet a décidé hier de l’ouverture d’une information judiciaire pour tenter d’identifier les agresseurs. La brigade des atteintes aux personnes de la Sûreté départementale est chargée de l’enquête sous la direction d’un juge d’instruction. Elle a placé deux personnes en garde à vue à la caserne Auvare. Hier soir, les suspects de 20 ans ont été présentés à un juge d’instruction. Le parquet a demandé leur incarcération. Le juge de la liberté et de la détention devait statuer sur leur sort alors que l’enquête se poursuit pour identifier les trois autres personnes impliquées dans cette affaire.
Inquiétude des habitants et du maire
Alliance Police nationale a dénoncé dans un communiqué « cette nouvelle agression très violente et particulièrement lâche. ». Le syndicat « a rendu hommage à l’ensemble des policiers des AlpesMaritimes qui, au quotidien, subissent quolibets, insultes, violences verbales et physiques ». « L’État doit donner les moyens aux forces de sécurité afin que, très rapidement, la peur change de camp ! », martèle Laurent Aubry. Samedi dernier, le maire Christian Estrosi tenait le même discours. Il a alerté dans nos colonnes le préfet Georges-François Leclerc sur la montée de l’insécurité dans ce quartier en pleine rénovation mais dont le quotidien, ces derniers temps, est rythmé par les règlements de compte. Le 15 décembre, un homme de 32 ans a été abattu de deux balles dans le dos place des Amaryllis, en plein coeur du quartier, en fin d’après-midi, à une heure de forte affluence. La police judiciaire a interpellé le tueur présumé et son complice. En janvier, un jeune a été poignardé. L’agresseur présumé vient lui aussi d’être appréhendé. Il est en détention provisoire. Malgré ces deux affaires en passe d’être élucidées, les habitants se disent fatigués de vivre dans la peur et dénoncent aux élus les trafics en tout genre qui minent ce quartier de l’ouest niçois.