Nice-Matin (Cannes)

Berre-les-Alpes : leur ex-gendre avait mis le feu à leur maison

- CH. P.

« Si tu me quittes, je brûle la maison de tes parents. mais je n’ai rien volé, je n’ai pas fouillé, c’était bordélique. Je n’étais pas au courant qu’il y avait un coffrefort et de toute façon, je ne connaissai­s par le code. » Partie civile, Karine (1) son ex-compagne a préféré ne pas venir au procès au contraire de ses parents qui décrivent un climat de violence : « La situation était houleuse mais notre fille avait très peur de le quitter… Et puis il y a eu une dispute le 18 janvier. Elle nous a appelés au secours.» La jeune femme, enceinte de trois mois, aurait été frappée à terre, menacée d’un couteau. Walid Gelati, qui déteste rouler en montagne, fait appel à un ami pour le conduire à Berre-les-Alpes. Ce dernier, défendu par Me Cédric Perez, confirme avoir bu avec son ami Walid, mais affirme qu’il ne connaissai­t pas ses noirs desseins. Il sera relaxé. « Force est de constater qu’il y a un incendie dans la maison des parents. Vous avez une explicatio­n ? », interroge le président Alain Julien. « Ce jour-là, sa mère m’a dit que je ne reverrais plus jamais ma fille », soutient Walid Gelati. Le magistrat, cassant, poursuit le récit en sortant des photos de la maison : « Et après l’occupation palpitante de boire de l’alcool sur un banc en plein hiver, vous rentrez dans la maison… Vous avez vu les dégâts ? On va vous montrer. »

Dix-huit mois ferme

Me Cédric Porteron, conseil des victimes rappelle que Karine et ses parents ne sont pas venus demander vengeance : « Ils viennent ici avec beaucoup de tristesse pour que justice soit rendue .» Le procureur Jean-Michel Prêtre souligne pour sa part « la gravité des faits », « la dangerosit­é de l’auteur. » Il requiert un maintien en détention, vingt-quatre mois de prison dont six mois avec sursis, une mise à l’épreuve. « On ne peut juger ce dossier comme un délit de droit commun classique », plaide Me Adrien Verrier. Le défenseur dépeint « une relation toxique, destructri­ce qui n’a plus lieu d’être et qui a conduit M. Gelati a des actes qui n’auraient jamais dû être commis.» « Il n’a pas le profil d’un pyromane. C’est un homme qui a pété un plomb. » Relaxé au bénéfice du doute pour les vols, le jeune homme a été reconnu coupable, hier soir, de destructio­n par incendie. Il a été condamné à dix-huit mois de prison ferme, dixhuit mois de sursis et trois ans de mise à l’épreuve. Il devra verser 24 000 € aux parties civiles, avant même que le préjudice matériel ne soit chiffré.

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