Pierry est dans le pré
Eco-pâturage et projets en partage
Ne vous avisez surtout pas de demander à Pierry Estève s’il élève ses ovins pour faire commerce de leur viande ! «Je respecte parfaitement ceux qui le font correctement. Mais moi, je me refuse à être un berger à viande. Je ne vends pas mes bêtes, je
ne les tue pas. C’est tout. » Il tient à rappeler d’ailleurs qu’il a tout appris – et apprend encore – de son ami et éleveur émérite roquetan René Viale. Se pose alors légitimement la question de savoir d’où l’éleveur tire ses revenus pour vivre décemment. «Je vis très simplement. Mes revenus sont modestes. Je mange surtout grâce à mon potager. Et Je fais surtout du troc aussi. Sarriette, tilleul, thym, grosses tomates… La laine, je l’échange contre le miel d’un
un ami apiculteur. » Son activité du berger? Exclusivement, pour l’instant, de l’éco-pâturage.
Tondeuses % bio et économiques
Quèsaco ? « C’est la meilleure façon au monde d’entretenir un terrain»,
affirme Pierry. De véritables tondeuses à gazon ces Tattone, Ares, Hubert, Odin et 46 autres copins 100 % bio. Une efficacité redoutable, avec, “cerise sur le gâteau”, un nettoyage des prairies sans aucune intervention mécanique. Sans parler de la fertilisation naturelle des parcelles broutées. Et zéro dépense pour la collectivité ! De son côté, Pierry remercie « la Ville et surtout Monsieur Lisnard qui m’a fait l’honneur de me proposer ce partenariat pour pâturer tout autour de mon terrain.»
Trois races distinctes
Pour l’heure, trois races rasent gratis sur neuf parcelles communales différentes : « Les Corses, les Mérinos
et les Préalpes mélangées avec des Lacaune », détaille l’éleveur. Et demain ? «J’ai rencontré des particuliers qui possèdent beaucoup de terrain sur Mougins. Ils m’ont proposé de faire pâturer mes bêtes chez eux », se réjouit le quinquagénaire, tout guilleret. J’espère que ça pourra le faire! En attendant, Pierry songe du bout des lèvres, à refaire du miel sur son terrain. Il aimerait aussi beaucoup faire découvrir aux écoliers cannois en quoi consiste son métier. Il ose à peine imaginer enfin, qu’un jour peutêtre lointain, des fromages de brebis seront estampillés « fabriqués avec le lait récolté à Cannes, dans la basse vallée de la Siagne ! »