Nice-Matin (Cannes)

Pierry est dans le pré

Eco-pâturage et projets en partage

- Dossier : Thomas PEYROT tpeyrot@nicematin.fr Photos : Patrice LAPOIRIE plapoirie@nicematin.fr

Ne vous avisez surtout pas de demander à Pierry Estève s’il élève ses ovins pour faire commerce de leur viande ! «Je respecte parfaiteme­nt ceux qui le font correcteme­nt. Mais moi, je me refuse à être un berger à viande. Je ne vends pas mes bêtes, je

ne les tue pas. C’est tout. » Il tient à rappeler d’ailleurs qu’il a tout appris – et apprend encore – de son ami et éleveur émérite roquetan René Viale. Se pose alors légitimeme­nt la question de savoir d’où l’éleveur tire ses revenus pour vivre décemment. «Je vis très simplement. Mes revenus sont modestes. Je mange surtout grâce à mon potager. Et Je fais surtout du troc aussi. Sarriette, tilleul, thym, grosses tomates… La laine, je l’échange contre le miel d’un

un ami apiculteur. » Son activité du berger? Exclusivem­ent, pour l’instant, de l’éco-pâturage.

Tondeuses  % bio et économique­s

Quèsaco ? « C’est la meilleure façon au monde d’entretenir un terrain»,

affirme Pierry. De véritables tondeuses à gazon ces Tattone, Ares, Hubert, Odin et 46 autres copins 100 % bio. Une efficacité redoutable, avec, “cerise sur le gâteau”, un nettoyage des prairies sans aucune interventi­on mécanique. Sans parler de la fertilisat­ion naturelle des parcelles broutées. Et zéro dépense pour la collectivi­té ! De son côté, Pierry remercie « la Ville et surtout Monsieur Lisnard qui m’a fait l’honneur de me proposer ce partenaria­t pour pâturer tout autour de mon terrain.»

Trois races distinctes

Pour l’heure, trois races rasent gratis sur neuf parcelles communales différente­s : « Les Corses, les Mérinos

et les Préalpes mélangées avec des Lacaune », détaille l’éleveur. Et demain ? «J’ai rencontré des particulie­rs qui possèdent beaucoup de terrain sur Mougins. Ils m’ont proposé de faire pâturer mes bêtes chez eux », se réjouit le quinquagén­aire, tout guilleret. J’espère que ça pourra le faire! En attendant, Pierry songe du bout des lèvres, à refaire du miel sur son terrain. Il aimerait aussi beaucoup faire découvrir aux écoliers cannois en quoi consiste son métier. Il ose à peine imaginer enfin, qu’un jour peutêtre lointain, des fromages de brebis seront estampillé­s « fabriqués avec le lait récolté à Cannes, dans la basse vallée de la Siagne ! »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France