Le temps de l’annonce de la maladie
Parmi les droits des usagers figure celui de bénéficier des meilleures conditions d’information, d’écoute et de soutien, lors de l’annonce d’une maladie grave. « Le dispositif d’annonce est un temps privilégié avant la mise en oeuvre des soins », insiste Michel Salvadori, directeur de l’Institut Arnault Tzanck. Le diagnostic peut être perçu très difficilement par les patients. D’où l’impérieuse nécessité d’expliquer. Le Dr Renaud Ferrier constate que « bien souvent, le patient demande au médecin traitant de lui réexpliquer ce qu’a dit le professeur. » En cause, un langage trop technique et un manque de temps. Le Dr Pauline Foti (en photo), médecin stagiaire qui a repris une formation, en témoigne : « J’ai travaillé en libéral et en hôpital. Il y a ans, effectivement, on ne parlait pas de ce sujet. » Aujourd’hui, les étudiants en santé suivent une formation en ce sens. Philippe Laurent, formateur à la Croix Rouge Française Institut régional de formation sanitaire et sociale de Nice confirme que « la formation à l’annonce, c’est plus qu’une préoccupation, c’est une réalité de terrain. Pour éviter ce côté cobaye où le patient serait «victime» de l’annonce, on met en place des jeux de rôle où l’on s’enregistre pour s’exercer. C’est de plus en plus courant.» Mais la formation ne fait pas tout, comme le souligne Muriel Denis, cadre de santé à l’Institut Arnault Tzanck : « C’est l’expérience qui fait la bonne communication. On a beaucoup de travail à faire avec les nouveaux embauchés pour que le patient soit bien informé. Ce n’est pas évident de trouver les mots justes.» Le Pr Maurice Schneider, président du Comité de la Ligue contre le cancer conclut humblement : « Après ans d’exercice, je ne sais pas encore annoncer à un patient qu’il a un cancer... »