Une grosse bouffée d’air
Les Aiglons ont retrouvé le chemin de la victoire après une longue série de sept matchs sans victoire toutes compétitions confondues. Non sans se faire peur après l’égalisation lilloise
Le Gym a encore connu des périodes de creux, des moments de doute hier soir à l’Allianz Riviera. Mais Nice a enfin gagné. C’est ce qu’il faut avant tout retenir à l’orée du sprint final des dix dernières journées. Sept matchs, dont cinq de Ligue 1, que les Aiglons n’avaient plus goûté au doux parfum de la victoire (5 défaites, 2 nuls). Ce matin, l’Europe est encore un souhait crédible pour une formation revenue à égalité de points avec le cinquième montpelliérain. Mais il faudra en faire plus pour être sur la photo finish du 19 mai prochain.
Super Mario montre encore la voie
Du moins être plus constant sur 90 minutes. Mis en confiance par le 14e but de Balotelli en Ligue 1 (5’, 1-0), les hommes de Lucien Favre ont maîtrisé la première période. Qui d’autre que Super Mario pouvait inscrire le 3000e but de l’histoire du Gym dans l’élite ? Désorganisés collectivement, les Lillois ont dès lors longtemps tourné en rond au milieu des triangles de jeu et Benitez passait un début de soirée peinard malgré les numéros solistes de Pépé ou Araujo (0 tir cadré sur quatre tentatives du LOSC). A l’image d’un Saint-Maximin plus appliqué dans ses choix mais pas assez tranchant devant le but, le Gym n’a pas été assez tueur pour convertir ses nouvelles occasions. Et la sanction est tombée dès le retour des vestiaires. Le milieu niçois a relâché l’étreinte, dans le pressing comme le repli défensif, et Lille a marqué sur sa première frappe cadrée. Araujo perce trop facilement plein axe et se retrouve trop aisément seul à la réception du centre de Pépé (51’, 1-1). «On voulait marquer le deuxième avec patience et intelligence. Mais au contraire on subit un but qu’on peut éviter, regrettait de nouveau Lucien Favre. On est trop en difficulté quand on laisse des espaces, ça vient trop vite. Il faut être un peu moins fébriles dans les courses de repli, il y en a qui ne les font pas assez. » Il est certain que si Plea n’en faisait pas plus que ses deux acolytes de l’attaque, l’affaire serait insurmontable pour les copains qui restent derrière. Dans la générosité à répéter les efforts, la détermination à gagner les duels, le Gym a encore du boulot sur la planche. Il l’a déjà vérifié plusieurs fois face à des mal-classés, le talent ne suffit pas toujours.
Cyprien-Souquet, le retour des héros
C’était encore le cas face à une formation lilloise mordante mais très limitée techniquement. Incapable de développer des attaques rapides, l’OGCN était trop prévisible en attaques placées. Jusqu’au coaching gagnant de Lucien Favre (78’). Une minute après son entrée et deux mois après sa blessure, Souquet s’offrait une passe décisive au bout d’une action collective magnifique. Au départ comme à l’arrivée, avec Wylan Cyprien qui bonifiait sa passe décisive par une sublime volée gagnante. Sans briller, l’ancien Lensois a rappelé combien le surnom de “Monsieur Plus” lui allait bien. « Rappelez-vous l’an dernier, il marque 8-9 buts et fait je ne sais plus combien d’assists (8 et 3 NDLR), appuyait Lucien Favre. L’habileté c’est important, il va une fois dans les seize mètres et ça fait but. Il peut jouer très vite pied droit et pied gauche, il a fait beaucoup de progrès depuis qu’il est là. Dos à l’adversaire notamment. Mais le haut-niveau, c’est la multiplication des courses, le pressing après la perte. Mais c’est normal pour lui, après dix mois d’absence. » D’autres n’ont pas les mêmes circonstances atténuantes. Leur prise de conscience apportera probablement la marge de manoeuvre qui manque aux Niçois pour réussir à préserver plus souvent leur but inviolé. Et le coach n’oublie pas le retour imminent de Le Marchand. « On a beaucoup souffert au niveau des blessures, ça va faire du bien ». Comme ces trois points.