BASKET-BALL « On ne baisse pas les bras »
Février aura été un mois de souffrance pour les Niss’Angels, ballottées sur les parquets et, en interne, en proie au doute après les départs de leur entraîneur, Jimmy Vérove, et celui, plus récent, de leur coéquipière Géraldine Robert, partie rejoindre l’ASVEL. L’occasion de faire le point avec leur président, Xavier Le Cerf, qui n’a éludé aucune question lors de notre entretien...
Lorsqu’a été acté le départ de Géraldine Robert (pour l’ASVEL), courant février, vous avez dit que les difficultés économiques l’emportaient sur la cohérence sportive. Alors justement, sur ce plan-là, où en est le club ?
Pour savoir où nous en sommes financièrement, il faut faire un petit retour en arrière. Quand nous reprenons le club, fin avril-début mai, juste avant les échéances des contrôles de gestion de la ligue, on est supposé être dans les clous au niveau budgétaire et au niveau de ce fonds de réserve qui nous est imposé, soit % la saison passée, et %
‘‘ cette année. Dans les comptes, on était censé être entre et euros en positif, donc pas de difficultés a priori. Malgré tout, étant de nature très prudent, on a fait un recrutement pas si cher puisque l’on a baissé de ou % la masse salariale du groupe pro. On pensait être bien, et on se disait même que, le cas échéant, en cours de saison, on pourrait faire quelques ajustements au niveau de l’effectif. Sauf qu’après l’été, on a découvert quelques petites casseroles dans les placards. Qu’il nous a fallu répercuter dans le budget. Et là, au lieu d’être à + , on se retrouve à - euros. On a donc essayé d’étaler et/ou renégocier certaines créances pour arriver à moins , ce qui est plus «présentable». Malheureusement, comme tous les clubs de l’élite, on s’est aussi pris un contrôle Ursaff sur les trois années précédentes, et on s’est vu notifier euros de redressement. Du coup, c’est vrai, quand Joyce (Cousseins-Smith) émet l’idée de partir, on ne l’a pas retenue. N’en demeure pas moins que, financièrement, après sept mois d’exercice comptable, on n’a pas réussi à purger l’intégralité des errements passés. Sachant que, en plus de la découverte de ces «casseroles», la ligue nous a mis une pénalité de euros parce que le budget prévisionnel de n’était pas conforme au budget effectif au juin . Et que certains partenariats, compte tenu du changement d’équipe, n’ont pas été renouvelés.
Dans ces moments compliqués, avez-vous le sentiment d’avoir tiré la sonnette d’alarme suffisamment tôt et, surtout, d’avoir été
(e entendu ? Bien sûr qu’on l’a tiré cette sonnette d’alarme. D’autant plus que nous avions été alertés par notre commissaire aux comptes. Après, il y avait plusieurs stratégies possibles, comme lorsque nous avons lancé un appel sur une plateforme de financement participatif pour pouvoir jouer en Coupe de France. On était en «gap» de trésorerie, puisqu’on attendait que les subventions soient versées, et on espérait alors un petit coup de pouce de la banque. Sinon, on était mort, et on ne pouvait même pas payer les salaires. On m’a reproché d’avoir lancé cette opération, dit qu’en terme d’image, ce n’était pas bon pour le Cavigal. Mais au janvier, on n’avait aucune solution, à part se déclarer en cessation de paiement. Or, il se trouve que les choses - sans savoir réellement s’il y a un lien de causalité - se sont débloquées ensuite, la banque nous ayant accordé euros de facilités de caisse. Maintenant, il faut aussi remercier nos partenaires institutionnels qui nous aident à hauteur de euros.
Sur un plan sportif, le départ surprise de Jimmy Vérove et celui de Géraldine Robert ont pu fragiliser encore un peu plus un groupe déjà miné par le doute...
Depuis le début de la saison, on a aussi été peu épargnés par les blessures. Je pense notamment à Coulibaly qui, physiquement, n’est pas au niveau où on l’attendait. Et qui, d’ailleurs, s’est à nouveau blessée au genou la semaine dernière et sera out pendant un certain temps, voire peut-être jusqu’à la fin de la saison. On attend les résultats de l’IRM pour en savoir plus...
Le maintien, toujours mathématiquement envisageable, est-ce finalement toujours un objectif dans ce contexte ? Ou voire même quelque chose de souhaitable ?
En interne, on y croit. Parce que les filles ont de la ressource. En cette fin de phase régulière, elles sont capables d’aller gagner quatre matches, ce qui pourrait permettre d’accrocher la e place. De toute façon, même si ce n’était pas le cas, il y a encore les play-down où, a priori, et contrairement à l’an dernier, toutes les équipes partiraient à égalité. Donc, oui, on reste positif. Les filles aiment le jeu, aiment le basket, et vont tout faire pour gagner les matches. Le message que je leur transmets à chaque fois est le même. Je leur dis : battez vous jusqu’au bout pour aller chercher ce maintien qui est aussi mon objectif. Parce que je suis convaincu que malgré tout, c’est toujours plus simple de gérer les choses en première division qu’en deuxième...
Dans quel état d’esprit sont les filles actuellement ?
Elles ne baissent pas les bras, restent mobilisées sur leurs objectifs, malgré une situation compliquée à gérer. Elles savent notamment que le départ de Géraldine n’a aucune cohérence sportive, mais qu’il est dicté par des impératifs financiers. Elles ont bien compris. Sachant que si d’autres opportunités se présentent pour d’autres joueuses, là encore, on ne fermera pas la porte. Parce que la priorité, c’est de rester stable économiquement. Ne serait-ce que par respect pour les gens qui nous soutiennent et notamment la ville de Nice, à qui on veut rendre une copie propre. Malheureusement, pour ce qui est de l’aspect sportif, on fera jusqu’au bout avec les moyens du bord.
Avant de dresser un bilan, il y a, ce déplacement à Tarbes, une équipe que vous aviez battue au match aller. Une bonne occasion de rebondir ?
Si on est capable de bien jouer défensivement, on est en mesure de pouvoir embrayer sur autre chose. On a une équipe qui n’est pas dénuée de talent. Alors oui, on a cette capacité à gêner nos adversaires, et à aller gagner des matches. A Tarbes, tout est possible...