Vingt-et-un policiers en plus
D’un point de vue concret, Édouard Philippe et Gérard Collomb sont arrivés à Nice avec une annonce dans leur besace : dans le cadre du déploiement de la nouvelle police dite de sécurité du quotidien, vingt-et-un agents, non prévus à l’origine, seront déployés avant la fin de l’année dans les quartiers des Moulins et de L’Ariane. « Ils viendront s’ajouter, a souligné le ministre de l’Intérieur, aux vingt-sept adjoints de sécurité qui seront affectés à Nice avant l’été et aux soixante postes de fonctionnaires qui ont été pourvus entre avril et décembre 2017 ». Ces affectations supplémentaires, Christian Estrosi les réclamaient, lui qui comme d’autres n’a pu que constater une recrudescence de la délinquance et des incivilités dans le quartier des Moulins ces trois derniers mois. Lundi soir encore, un policier qui traquait un fuyard y a été roué de coups par quatre assaillants. Visage couturé, il a d’ailleurs rencontré hier Édouard Philippe et Gérard Collomb. Et il a assisté, sans intervenir, à une réunion qui a rassemblé les policiers nationaux, municipaux et les acteurs sociaux du quartier. La difficulté à faire régner l’État de droit, que certains agents dénoncent de manière beaucoup plus crue en privé, a été évoquée de façon très policée. Un constat à la clé : la nécessité de libérer les policiers de ce qu’ils appellent les tâches (administratives, ndlr) indues, par la simplification des procédures, pour leur redonner du temps de terrain.
Le modèle niçois
Richard Gianotti, nouveau directeur de la police municipale niçoise, a résumé le défi : «La police de sécurité du quotidien doit apporter une réponse visible et immédiate aux citoyens, qui sont en attente de réactivité. » Édouard Philippe a lui vanté le travail en symbiose des polices nationale et municipale à Nice, comme «un modèle de ce que devra être cette police de sécurité du quotidien», « une police sur-mesure et partenariale », a complété Gérard Collomb. Mais le Premier ministre a aussi insisté sur le besoin d’assortir les dispositifs de sécurité de politiques urbaines structurantes, illustrées aux Moulins par l’actuelle rénovation de 1240 logements pour 218 millions euros. Un projet amorcé depuis 2008, dont la cheville ouvrière, la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone, lui a livré un aperçu.