Nice-Matin (Cannes)

Alexander Levy : « Créer un gros événement... »

Alexander Levy a tenu hier à Mandelieu une conférence de presse punchy. Le n°1 Français, nouvel ambassadeu­r du Riviera golf de Barbossi, compte s’investir pour démocratis­er son sport

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Alexander Levy, n° Français, est le nouvel ambassadeu­r du golf Riviera de Barbossi. A  ans, le Varois, e joueur mondial, portera l’emblème du club de Mandelieu sur son sac pour trois saisons. Mais pas que. Levy, qui aspire à jouer la Ryder Cup en France en septembre, compte s’investir en profondeur au Riviera Golf de Barbossi au profit de la jeunesse. Des jeunes, qu’il souhaite voir de plus en plus nombreux à jouer au golf. « Nous nous fixons des objectifs ambitieux et nous ferons tout pour y arriver », confiait Iskandar Safa, propriétai­re du golf. « Alexander Levy a toujours le sourire, et il est numéro  français donc ça tombe plutôt bien », lâchait en préambule Sébastien Sergent, le directeur. Quelques minutes plus tôt, Levy plongeait littéralem­ent sur le canapé du salon où s’est déroulée la conférence de presse. Un question réponse à la cool dans la forme, mais captivant dans le fond. Ça promet. FABIEN PIGALLE

Pourquoi avoir choisi le Riviera Golf de Barbossi ?

J’ai été sensible à leur volonté de se tourner vers les jeunes. J’ai envie d’essayer de leur donner tout ce qui aurait pu me manquer. Moi, j’ai eu la chance d’être aidé par les meilleurs et ça m’a poussé et servi à passer pro. C’est un club familial, je le sens. J’aime cet endroit, le club house est magnifique.

Allez-vous faire de ce lieu votre centre d’entraîneme­nt ?

Le Riviera golf de Barbossi a la volonté de devenir une référence chez les jeunes pour le haut niveau. Moi, j’ai la chance de faire ce métier et donc je ferai tout ce que je peux pour donner l’envie aux jeunes. Mais c’est encore trop frais pour entrer dans les détails. Je n’aimerais pas faire des promesses aujourd’hui que je ne pourrais tenir demain. Mais on a quelques idées concernant les futures infrastruc­tures.

Quoi d’autre ?

Nous allons créer un gros événement cet été aussi. Un tournoi important.

Pensez-vous pouvoir rendre ce sport plus populaire ?

Je vais être franc : il manque un grand champion. Il n’y en a pas, il arrivera peut-être bientôt, le plus vite possible sera le mieux. Pendant ce temps, nous, on continue de s’entraîner. Je remarque dans les jeunes génération­s que les Français ont un peu plus le couteau entre les dents et c’est une bonne chose.

Mais vous ne vous considérez pas comme un champion ?

Non je ne pense pas. Je ne peux pas me considérer comme un champion alors que je suis e joueur mondial. Je suis un bon joueur (rires). Mais pas un grand champion.

Que feriez-vous pour démocratis­er le golf ?

Pour moi, il faut mettre le golf à l’école. Il n’est pas question de juste faire taper des balles aux enfants de temps en temps, non. Il faut qu’ils découvrent l’intérêt de ce sport, de ce jeu. Pourquoi pas en mélangeant d’autres sports aussi. Bref, il faut donner le goût de ce jeu et casser l’image de sport de vieux, de riches. Pour moi, le golf, c’est comme le tennis dans l’esprit. Et quand on voit le prix des chaussures de foot ou autre, franchemen­t... On ne peut plus dire que le prix est un frein pour débuter le golf.

Pensez-vous pouvoir changer les choses ?

Il faut essayer en tout cas. Je regrette qu’on ne nous demande pas notre avis. Je connais Laura Flessel, aujourd’hui elle est Ministre des Sports et elle est très occupée, mais j’aimerais lui donner mes idées pour démocratis­er le golf.

La Ryder Cup en France peut faire changer les mentalités...

Mais là encore on prend le problème à l’envers. Jouer cette compétitio­n ça donne envie, c’est clair. Mais ça ne donne pas envie au non-golfeur de jouer au golf, ou du moins ce n’est pas cela qui fera qu’on ait plus de licenciés. C’est comme le football et la Coupe du monde. Ce n’est pas la Coupe du monde en elle-même qu’on aime. C’est le football, le jeu. Pour le golf ça doit être pareil.

Mais quand même, si il y a un Français, cela donnera un coup d’accélérate­ur non ?

Probableme­nt, mais rien ne remplace un grand champion. Peu importe la nationalit­é. Au foot, les jeunes s’identifien­t à Neymar, Messi et Ronaldo. Il n’y a pas de Français et pourtant les mômes jouent au foot. Tout ça pour dire que la solution ne dépend pas de la présence d’un Français ou non à la RyderCup. On prend le problème à l’envers.

Qui vous a donné l’envie de jouer au golf ?

Mon père d’abord, et puis Tiger Woods. J’ai eu cette chance de grandir en regardant ce champion. Et je me suis accroché car j’aimais ça. Je me souviens, à  ans, aucun coach de la Fédération n’aurait parié sur moi. Personne pensait que j’allais remporter  titres sur le Tour européen. Ceux qui disent aujourd’hui qu’ils le sentaient, c’est pour faire genre... Je me souviens également quand j’avais  ans. A cet âge-là, on passe chez les adultes normalemen­t, mais on m’avait dit : « toi, tu n’as pas le niveau pour jouer chez les Messieurs, t’es encore un petit jeune». Je n’oublierai jamais.

Les conseils pour réussir ?

Le mental, c’est le plus important. Et après permettez-moi l’expression : il faut en avoir dans le pantalon. Ensuite, un bon coach et un bon caddie. Puis être entouré par de bonnes personnes. Si vous avez tout ça, c’est déjà très très bien.

A  ans, personne n’aurait parié sur moi ”

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 ?? (Photos P. Lapoirie) ?? Au Riviera Golf de Barbossi, Alexander Levy a tenu une conférence de presse décontract­ée en présence de Iskandar Safa, propriétai­re du golf, Sébastien Sergent, directeur, ainsi que Marc Rom président du Comité départemen­tal et Jean-Yves Ortega,...
(Photos P. Lapoirie) Au Riviera Golf de Barbossi, Alexander Levy a tenu une conférence de presse décontract­ée en présence de Iskandar Safa, propriétai­re du golf, Sébastien Sergent, directeur, ainsi que Marc Rom président du Comité départemen­tal et Jean-Yves Ortega,...
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