Encore pour la Sky ?
Depuis 2012, la formation britannique a remporté cinq des six dernières éditions, avec quatre coureurs différents. Et si les Français venaient perturber cette machine
Même s’il doit avoir bien d’autres tourments actuellement, ce ne sont pas ses démêlés médico-judiciaires qui ont écarté Chris Froome de Paris-Nice. La maison Sky n’a jamais eu besoin de son leader de juillet pour s’imposer sur une semaine en mars. Depuis le premier succès de Bradley Wiggins en 2012, Nicolas Porte et ses hommes ont fait main basse sur la course au soleil. Quatre vainqueurs différents pour cinq victoires en six ans. Le bilan est parlant. D’autant plus sur les deux dernières éditions, car ni Gerraint Thomas ni Sergio Henao n’étaient les meilleurs coureurs du plateau. Les gregarios de luxe de l’été se sont imposés à chaque fois grâce à la puissance collective des Britanniques, qui ont contrôlé, cadenassé la course et ramené leurs leaders sur Contador, flamboyant lors du dernier jour de course.
Les cadors sur Tirreno-Adriatico
Cette fois-ci, Sky se présente sur la ligne de départ avec le même leader que l’an passé : Sergio Henao. Le Colombien, escorté par les Poels, Lopez, ou De la Cruz, sera certainement au rendez-vous de La Colmiane samedi prochain, dans ce premier long col de la saison. Mais cette 76e édition semble toutefois ouverte sur le papier. D’abord parce que Contador a pris sa retraite, mais aussi parce que la plupart des grosses pointures (Froome, Porte, Bardet, Uran, Nibali, Aru, Landa, Dumoulin...) ont décidé de courir Tirreno-Adriatico plutôt que Paris-Nice. Dans ces conditions, pourquoi ne pas envisager une victoire française dans une semaine sur la Promenade des Anglais. Gallopin, dont l’équipe AG2R (avec Naesen, Vuillermoz notamment) lui sera dévolue, ou Alaphilippe semblent avoir les épaules pour succéder à Laurent Jalabert, dernier vainqueur il y a 21 ans. L’année dernière, ces deux mêmes garçons jouaient la gagne jusqu’au samedi avant de craquer dans la montée du col de la Couillole. La Colmiane, moins pentue, pourrait le permettre de se mêler à la victoire finale. Mais ils ne seront pas les seuls. Warren Barguil, star du dernier Tour, a coché Paris-Nice comme son premier objectif de la saison. Le voir lever les bras en haut de la station azuréenne semble tout sauf une utopie. Quant à Lilian Calmejane, il ne doit avoir aucun souvenir du dernier succès de “Jaja” à Nice, du haut de ses 4 ans en 1997, mais l’Albijeois grimpe quatre à quatre les marches vers le haut niveau. Meilleur grimpeur l’an passé, il aimerait certainement troquer cette tunique pour du jaune. Bref, avec toutes ces cartes, il y a de bonnes chances de retrouver du bleu-blanc-rouge sur la Prom’ dimanche prochain.