Désaccord autour du rapprochement des deux comités régionaux du tourisme Paca et Côte d’Azur
Le tourisme vient de vivre une petite révolution, discrète et silencieuse. Lors d’une assemblée générale extraordinaire, le Comité régional du tourisme ProvenceAlpes-Côte d’Azur (CRT Paca) a voté une modification de ses statuts. Elle a presque fait l’unanimité, mais pas complètement. David Lisnard, le maire de Cannes et président du CRT Côte d’Azur, a voté contre (lire ci-dessous). CRT Côte d’Azur et CRT Paca, deux entités différentes, mais avec le même objectif de promotion touristique, ne se fréquentaient pas assez, selon Renaud Muselier [ci-dessous, photo Patrick Blanchard], à la tête du conseil régional. En réalité, précise-t-il, « un rapport de la chambre régionale des comptes nous a intimé de fusionner les CRT. Ce que je ne ferai pas. Mais je souhaite que tous les organismes touristiques soient fédérés par le CRT Paca». Selon lui, cela règle le problème et cela colle au Schéma régional de développement touristique. « Ceux qui ne suivent pas n’auront pas d’argent », lâche-t-il, « mais être fédéré par le CRT n’empêche pas de garder son indépendance ». Derrière ce petit charabia autour de ces deux structures, se cache toute la stratégie du conseil régional. Renaud Muselier n’a cessé de la faire entendre, la semaine dernière, durant sa visite au salon de l’Agriculture à Paris. Au micro, il n’a parlé que de Région Sud et des trois marques monde : Provence, Alpes et Côte d’Azur. Et il a répété le message lorsqu’il a rendu visite à Xavier Bertrand, sur le stand de la région Hautsde-France, ou lorsque Brune Poirson, ministre de la Transition écologique et solidaire, a inauguré le stand de la région Provence-AlpesCôte d’Azur.
« Chasser en meute » Interrogé un peu plus tard avant sa rencontre avec Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), il précisait : « Chacun a la capacité de se retrouver dans une de ces trois marques monde en fonction de sa spécificité. Nice n’est pas Marseille. Toulon n’est pas Saint-Tropez. TPM par exemple, c’est Toulon Provence Méditerranée. Ils ont choisi Provence, je respecte ce choix. Cela va permettre aussi au Club Med d’Opio, dans les Alpes-Maritimes, de communiquer à la fois sur la Côte d’Azur ou sur la Provence, suivant les saisons. Sur le plan touristique, la guerre commerciale se mène ensemble et avec le marketing, mais pas individuellement. Je mets à disposition un outil - trois marques monde - pour chasser en meute. Il nous permettra d’être meilleurs à l’international. Et avec ça, on peut avancer quelles que soient les structures territoriales de demain ». Une allusion aux métropoles qui pourraient couvrir un département. Fin mars, Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur va s’imposer un peu plus. « On va changer le site Internet et l’adresse mail. Région Sud va peu à peu s’imprimer », assure-t-il. Fin mars ? C’est le moment choisi par la Région pour présenter sa stratégie commerciale en matière de tourisme. Une stratégie dont les Parisiens ont eu un avant-goût au Salon de l’agriculture, une vitrine pour promouvoir le Sud à travers ses produits.