Nice-Matin (Cannes)

«Chemise arrachée» à Air France : le procès s’est ouvert Propos racistes: plainte déposée

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Le procès en appel de 12 salariés et ex-salariés d’Air France pour l’affaire de la « chemise arrachée » s’est ouvert hier à Paris. Les prévenus, dont onze sont adhérents à la centrale de Montreuil, doivent répondre de violences pour quatre d’entre eux, et de dégradatio­ns pour les huit autres. En première instance, les peines étaient allées de la simple amende à quatre mois de prison avec sursis. À l’appel de leur nom, les prévenus ont décliné leur profession : magasinier, technicien et « intérimair­es » pour les quatre qui ont été licenciés après les faits.

«Caractère politique»

La présidente leur a demandé la raison de leur appel. «Je ne me reconnais pas dans les accusation­s » de violences, qui lui ont valu d’être condamné en première instance, le 30 novembre 2016, à trois mois avec sursis, a dit l’un d’eux, âgé de 57 ans. Deux de ses ex-collègues ont été condamnés à quatre mois avec sursis. Le quatrième a été relaxé, mais le parquet a fait appel, preuve selon Vincent Salles, secrétaire général de la CGT d’Air France, du caractère «politique» de ce procès. Avant le début de l’audience, ce dernier a rappelé que le Premier ministre d’alors, Manuel Valls, avait réclamé une « sanction exemplaire » contre des syndicalis­tes qualifiés de «voyous». « On parle beaucoup de dialogue, de concertati­on, mais la violence patronale n’est jamais condamnée, alors que les salariés sont systématiq­uement traduits devant les tribunaux», a déploré le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, présent à un rassemblem­ent de soutien organisé devant le tribunal.

L’avocat des prévenus plaide la nullité

Les avocats d’Air France ont dit hier regretter la tenue de ce nouveau procès qui impose aux «victimes de se replonger dans ces événements, qui ont été choquants pour tous». De son côté, Me Lilia Mhissen, qui défend dix des prévenus, a plaidé en ouverture d’audience la nullité de la procédure, au motif qu’Air France aurait également dû être jugé pour délit d’immixtion dans un conflit social, une «jonction» des faits que le tribunal de Bobigny avait alors refusée.

Non, c’est non : la propositio­n effectuée dans Le Journal du dimanche par l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy Thierry Mariani d’un « rapprochem­ent » entre Les Républicai­ns et le FN (nos éditions d’hier) a été clairement repoussée par plusieurs responsabl­es du parti de droite. Si le président, Laurent Wauquiez, ne s’est pas directemen­t exprimé cette fois – il a déjà repoussé cette idée à diverses reprises par le passé –, c’est sa première vice-présidente, Virginie Calmels, qui est montée en première ligne, dès samedi soir sur Twitter : « Non, Thierry Mariani, nous ne devons jamais accepter d’accord avec le FN et Marine Le Pen ! Ils sont bien éloignés de nos valeurs. En de nombreux points d’ailleurs, ils sont bien plus proches de Jean-Luc Mélenchon que de la droite républicai­ne!» Une position réitérée dans la foulée sur France 2 dans On n’est pas couché, puis dimanche dans Le Grand Jury RTLLe Figaro-LCI : « Il n’y a pas de porosité avec le Front national et il n’y en aura pas. La position de Thierry Mariani est une prise de position isolée. Nous, nous avons une vision simple et claire : il n’y aura pas d’accord avec le Front national ! » Et d’asséner, interrogée sur une possible exclusion de l’ancien député À peine annoncé, le futur changement de nom du Front national a failli tourner à la farce. En cause : la dénominati­on proposée par Marine Le Pen aux militants, « Rassemblem­ent national » (nos éditions d’hier), et dont, pendant quelques heures dimanche soir, la propriété a été contestée. Un membre d’une associatio­n dénommée elle aussi « Rassemblem­ent national », Igor Kurek, qui se présente comme « gaulliste » , a en effet publié sur Twitter un communiqué affirmant que ce nom ne pouvait en conséquenc­e pas être repris Présentati­on, demain en Conseil des ministres, de la loi sur les ordonnance­s permettant de réformer le secteur ferroviair­e ; remise à l’exécutif, jeudi, de la « feuille de route» de son patron, Guillaume Pepy; et une décision des syndicats sur une probable grève : c’est une semaine cruciale qui vient de s’ouvrir pour la SNCF. Et, potentiell­ement, pour l’exécutif, qui joue gros sur ce dossier hautement symbolique. Sur le premier point, le texte -- qui fait l’objet d’arbitrages entre le cabinet de la ministre des Transports, Elisabeth Borne, Matignon et l’Élysée – devrait, prudence oblige, rester assez vague dans l’immédiat. Il s’agit notamment de « lister les thèmes des réformes », au premier rang des Français de l’étranger : « Je n’aime pas le mot d’exclusion, mais il faut être cohérent avec soi-même. S’il pense à un accord avec le FN, ça veut dire qu’il pense qu’il faut sortir de l’euro, de l’UE, augmenter la dépense publique. Dans ce cas, c’est lui qui n’aurait plus rien à voir avec ce que nous portons ! »

« Aucune ambiguïté »

Deux porte-parole des Républicai­ns ont, eux aussi, enfoncé le clou hier. par le FN. Il assurait que l’associatio­n « continuera d’exister, en présentant notamment des listes aux municipale­s de 2020 ». Il s’est avéré hier que le président de cette associatio­n (par ailleurs en cours de liquidatio­n), Frédérick Bigrat, avait bien déposé il y a plusieurs années la marque à l’Institut national de la propriété industriel­le. Mais qu’il l’avait cédée le 22 février dernier à un avocat du FN, Me Frédéric-Pierre Vos. La « cession est en cours de publicatio­n à l’Inpi» ,ce qui prendra environ six mois, a précisé le FN. desquels la transcript­ion dans la loi française des textes européens qui prévoient l’ouverture à la concurrenc­e, la transforma­tion de la SNCF en société nationale à capitaux publics, et la suppressio­n du statut de cheminot pour les nouvelles recrues. L’idée du Premier ministre Édouard Philippe est ensuite de remplacer progressiv­ement les ordonnance­s par des amendement­s législatif­s, au fur et à mesure que la concertati­on avec les syndicats et le débat parlementa­ire (prévu à la mi-avril) avanceront, pour les cantonner « aux seuls aspects techniques ». Il a aussi demandé à la SNCF de lui proposer avant l’été un « projet stratégiqu­e » pour qu’elle soit plus efficace. Édouard Philippe veut en particulie­r « Notre position est très claire : il n’y aura aucune alliance avec le Front national et ceux qui prétendent ceci, comme M. Mariani [...] sont des voix isolées qui ont le droit de s’exprimer mais qui ne peuvent parler au nom des Républicai­ns » ,adéclaré sur CNews Gilles Platret. « S’il suffisait de changer de nom pour changer d’idéologie… La vérité du Front national, elle s’est plus vue à la sortie d’une certaine discothèqu­e samedi soir, avec des propos racistes tenus par l’assistant parlementa­ire de Marine Le Pen, que dans cette propositio­n cosmétique de changer le nom [...] Il n’y a aucune alliance possible avec cette formation. » Pour lui, «les alliés naturels de la droite» sont les centristes, même si LR parle « aux électeurs qui ont pu voter Front national». «Il n’y a aucune ambiguïté, nous ne ferons jamais d’accord avec le Front national, jamais ! », lui a fait écho sur Public Sénat Laurence Sailliet. Interrogée sur l’existence de «discussion­s» en vue des européenne­s entre le FN et des personnali­tés LR, évoquées par le viceprésid­ent du FN Nicolas Bay, elle a démenti qu’elles aient lieu, au moins au niveau de la direction. «Je ne connais aucun Républicai­n qui soit dans ces discussion­s, aucun membre de la direction, aucune personne qui fasse partie des instances dirigeante­s », a-t-elle indiqué. Le vigile d’un bar lillois a déposé plainte hier contre Davy Rodriguez pour «insultes à caractère raciste» et «violences légères». Celui qui était jusque-là numéro  du Front national de la jeunesse et assistant parlementa­ire de Sébastien Chenu et de Marine Le Pen, est soupçonné de l’avoir traité d’«espèce de nègre de merde», lors d’une altercatio­n filmée par téléphone portable et diffusée sur Twitter. «Un pur montage», s’était défendu le principal intéressé, suspendu à titre conservato­ire par son parti dès dimanche. Hier soir, il a annoncé démissionn­er «de toutes ses activités politiques» tout en affirmant : «Je suis horrifié des propos choquants que l’on m’attribue et que je condamne fermement. » que la SNCF « [aligne] ses coûts sur les standards européens », quand «faire rouler un train en France coûte 30 % plus cher qu’ailleurs». Et Guillaume Pepy doit présenter jeudi matin à Mme Borne les thèmes, la méthode et le calendrier de ce « projet stratégiqu­e ».

Front syndical unitaire

Le patron de la SNCF a déjà dressé la liste des thèmes qu’il compte aborder : «efficacité industriel­le, compétence­s élargies dans les métiers, création de nouveaux métiers polyvalent­s, accélérati­on digitale, organisati­on locale du travail, simplifica­tion, et nouvelle organisati­on.» «Il y a chez les cheminots une crainte de l’ouverture à la concurrenc­e et la volonté d’avoir une entreprise solide pour y faire face. Il y a aussi la fierté de montrer que le rail français est le meilleur», observe un ministre, pour qui le gouverneme­nt « n’est pas tombé dans la caricature du cheminot fainéant ». Il ne devrait pas pour autant faire l’économie d’un conflit social. Les syndicats de cheminots affichent un front unitaire depuis l’annonce du recours aux ordonnance­s et de la fin des recrutemen­ts au statut. Ils ont notamment appelé à manifester le 22 mars, jour de mobilisati­on des fonctionna­ires. Les quatre organisati­ons représenta­tives – CGT, Unsa, Sud Rail et CFDT – ont choisi d’attendre les annonces du gouverneme­nt et de M. Pepy, avant de décider, jeudi soir, s’ils lancent ou non une grève « dure ».

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(Capture d’écran France ) La première vice-présidente du parti de droite, Virginie Calmels, ainsi que deux porte-parole, ont clairement exclu cette possibilit­é.

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