BASKET Monaco joue gros Le chiffre Chris Evans, l’air des sommets
Face aux triples champions de Pologne, Zielona Gora, la Roca Team va tenter de confirmer son court avantage obtenu à l’aller (+ 2) et ainsi gagner sa place en quart de finale de l’épreuve
La Leaders Cup a déjà rejoint la vitrine aux trophées, mais la Roca Team en veut plus. Le club monégasque s’échine à se construire un beau destin dans cette Ligue des champions FIBA dont elle fut demi-finaliste l’an passé. Après une phase de poules aussi éreintante que réussie (13 victoires, 1 défaite), l’ASM est rentrée dans le vif du sujet avec les 1/8es de finale. Match aller, match retour, on fait l’addition des deux scores et c’est la meilleure équipe qui passe. Aucun filet de rattrapage... Victorieuse 84-82 en Pologne, mardi dernier, la Roca Team pourrait donc se qualifier en perdant d’un seul point ce soir... On se doute que Paul Lacombe et les siens chercheront à se procurer moins de frayeurs, trois jours après la victoire quasi miraculeuse face à Dijon en championnat (9490 après prolongation). Mais on imagine aussi que la tâche ne sera pas commode face à une équipe de Zielona
Sous les yeux de Leonardo Jardim
Le coach de l’ASM FC, Leonardo Jardim, a prévu de venir encourager la Roca Team ce soir. Un supporter de choix pour les hommes de coach Z.
Et de Kamil Glik...
Le défenseur international polonais de l’ASM, Kamil Glik, sera lui aussi en tribunes. Mais lui aura certainement un faible pour ses compatriotes de Zielona !
supporters polonais
Venus de Pologne en charter special, supporters du Stelmet défendront les couleurs vertes et blanches de Zielona Gora ce soir.
Le champagne offert
L’ASM Basket sait recevoir. Comme contre Dijon samedi, champagne et boissons rafraîchissantes seront offerts à tous les spectateurs dans le grand hall d’entrée. /es « Il est comment, ce Christopher Evans ?». La question remonte à l’été dernier, lors du stage d’avantsaison de la Roca Team à Bormio. On s’adressait (au téléphone) à coach Z, qui, à l’époque, recherchait plutôt un intérieur. Réponse du coach : « Ce n’est vraiment pas un 4, plutôt un ailier, mais bon... ». Bon, quoi ? « Il est avec nous depuis une semaine à peine, mais il a quelque chose, ce joueur. Je pense qu’on va le garder, en fait ». Bien senti, coach ! Chris Evans, méconnu - voire inconnu - au départ, arrivé sur la pointe des pieds pour un essai dans les Alpes italiennes (il était même arrivé avec un jour de retard pour cause de correspondance ratée), signé pour un salaire éloigné des cadors de notre championnat, s’est imposé comme l’un des tops joueurs de ProA et de Ligue des champions. 2,01m, 96 cm de détente sèche (!), une charpente de costaud, des dunks fracassants (1er, 3e et 7e dans le Top 10 de la saison régulière de Ligue des champions), quasiment impossible à arrêter une fois lancé, une panoplie offensive assez large (pas maladroit du tout à 3 pts), c’est à se demander comment un client de ce calibre a pu échapper aux radars des grands clubs européens, voire des franchises étatsuniennes… À moins de renverser la question : si Chris Evans, 27 ans, n’avait pas encore flashé aux yeux des scouts, c’est qu’il explose cette saison sur son rocher avec l’ASM.
« Avec le coach, j’ai vite compris »
« On a l’habitude de suivre de près la G-League (Evans a évolué aux Canton Charge), et on avait de bons commentaires à son sujet lors de son passage en Grèce », explique Oleskiy Yefimov, le DG du club, qui n’a pas son pareil, depuis 3 saisons, pour dénicher les talents sous-évalués. « Il ne présentait pas des stats très élevées, mais quelque chose sautait aux yeux : il avait réalisé ses plus hauts scores contre des équipes d’Euroligue, comme l’Olympiakos ou le Pana. On l’avait mis à l’essai car on n’était pas certain qu’il puisse s’adapter à notre système, basé sur de nombreuses rotations, sans leader désigné ». Résultat, l’alliage du talent brut de Chris Evans et de la science - slave - de coach Z est l’un des secrets de l’ascension de l’Américain. « Avec le coach, j’ai vite compris que si je ne défendais pas, je ne jouerais pas », sourit Chris Evans. Le natif de Chesapeake (Virginie), plutôt réservé de nature, est parfaitement à
Lacombe
Kikanovic (,m)
Craft
Traoré (,m)
Robinson
(,m) (,m) (,m) Prix des places : et euros ( et euros - ans). Ouverture des guichets à h.
Le banc : D.J. Cooper (,m), Gladyr (,m), Evans (,m), Loubaki ,m), Joseph (,m), Rudez (,m), Poinas (,m) Coach : Zvezdan Mitrovic.
qui a montré du caractère et de l’adresse à l’aller. Le triple champion de Pologne (2015, 2016, 2017), qui a déjà goûté à l’Euroligue, a aussi un fort penchant pour les campagnes européennes. « Cette formation a beaucoup d’expérience, elle joue un basket complet, ce sera à nous de mettre tous les bons ingrédients », prévient coach Z. Ménagé samedi, Sergii Gladyr revient en jeu, le règlement de la FIBA autorisant 7 étrangers l’aise et détendu lors des interviews. « Le coach m’apporte la rigueur et l’autorité dont j’ai besoin pour avancer et que je n’ai pas forcément assez reçues dans le passé, confiait-il après son plus beau dunk face à Hapoel Zielona Gora
Gecevicius
(,m)
Dragicevic
Florence (,m)
Savovic Koszarek
(,m) (,m) (,m)
Muric (,m), Mokros (m), Kelati (,m), Hrycaniuk (,m), Zamojski (,m), Matczak (m), Hernandez Maiquez (,m) Coach : Andrej Urlep.
sur la feuille. Chaque panier vaudra cher ce soir. pts, rebonds Holon. Quand tu vois les talents qui composent cette équipe de Monaco, tu n’as qu’une envie, te mettre au diapason ». Sa connivence avec Gerald Robinson et D.J. Cooper, notamment, fait des étincelles. «Coop?Jeleconnaissais, car j’avais joué contre lui en Grèce mais aussi en Université aux USA. On évoluait dans le même État (Ohio) et la même conférence (MidAmerican). Je n’avais encore jamais évolué avec un meneur aussi doué. Il voit le jeu comme personne ».
« Les gens vont aimer ça »
Dans le vestiaire, c’est toute la Roca Team qui a fait de cette Champions League un objectif majeur. « Ce retour contre Zielona Gora est l’un des grands rendez-vous de la saison. On va tout donner pour passer ». Au fil de ses actions de funambule, Gaston-Médecin est devenu le jardin préféré de mister Evans. « Le public est proche, on l’entend presque respirer. Quand je pars pour un dunk, je sais que les gens vont aimer ça. Et que l’ambiance va monter d’un cran ». Cette salle qui ne désemplit plus. Cette équipe qui produit un drôle de spectacle. Profitons-en : il est rare que les plus belles pépites demeurent plusieurs saisons dans notre ProA, que ce soit à Monaco ou ailleurs.