Pauline Sabatier en concert ce samedi
La mezzo soprano participera demain soir au Palais Croisette au concert de l’orchestre de Cannes dirigé par le chef invité Jean-Claude Malgloire
Pauline Sabatier sera, ce vendredi à 20h30 au Palais Croisette, la co-soliste avec la soprano Pauline Courtin, du concert que donnera l’orchestre de Cannes, placé sous la direction du chef invité Jean-Claude Malgloire. Au programme de ce concert le célèbre «Stabat Mater» de Pergolèse, la première symphonie de Beethoven et l’ouverture de «L’italienne à Alger» de Rossini. Rencontre avec une chanteuse qui s’affirme avec talent dans le circuit lyrique international.
Votre collaboration avec l’orchestre de Cannes devient de plus en plus régulière ?
Oui, j’ai beaucoup de chance. Je connais Benjamin Lévy, le directeur musical de l’orchestre depuis ans. Il fait partie de ma « famille » artistique et nous nous sommes retrouvés avec bonheur autour de nombreux projets depuis notre rencontre. Son idée est, en quelque sorte, de constituer autour de l’orchestre une équipe de chanteurs qui seront associés à divers programmes. L’idée est excellente car le fait de travailler ensemble permet une cohésion intéressante. Nous avons déjà collaboré pour un programme Bach Vivaldi au Festival d’art sacré d’Antibes et aux Soirées musicales de Grimaud et à la récente création du Songe d’une Nuit d’été de Mendelssohn, dans le cadre de la saison Cannoise. Vous allez interpréter le Stabat Mater de Pergolese. C’est une oeuvre qui vous tient à coeur ? Elle fait partie de mes premiers souvenirs en matière de musique vocale puisque je l’ai entendu chanter pour la première fois par ma maman alors que j’étais enfant. Cette pièce qui est chantée d’un bout à l’autre met en valeur un équilibre parfait entre les deux voix. Cette alternance bouleversante entre la plainte et l’apaisement d’une mère qui vient de perdre son fils est quelque chose de très opératique et constitue une merveilleuse traduction musicale de la douleur. Nous sommes ici face à un chefd’oeuvre du répertoire.
Vous allez le chanter sous la direction de Jean-Claude Malgloire?
C’est une démarche très intéressante que celle de Benjamin Lévy qui poursuit un travail très documenté sur les interprétations historiques sur instruments modernes dans une parfaite adéquation avec le style et les sonorités de l’époque de la composition, avec notamment l’absence de vibrato. Il a choisi de demander à Jean-Claude Malgloire de synthétiser cette démarche. C’est un honneur pour Pauline Courtin et moi de chanter sous la direction de cet immense pionnier du renouveau baroque qui a inspiré toute la génération actuelle des jeunes chefs « baroques ». J’ai déjà collaboré avec lui pour un opéra de Rossini, La cambiale di Matrimonio, son premier opéra écrit à ans et je vais chanter sous sa direction la Messe du Couronnement de Mozart.
Vos projets?
Je pars bientôt à Buenos Aires pour chanter le rôle de Gräfin Von Geschwitz dans l’opéra Lulu de Berg. Un travail immense pour une prise de rôle mais un bonheur infini. Je chanterai ensuite à la Philharmonie de Paris dans une création du Festival d’Aix-enProvence Le Monstre du Labyrinthe de Jonathan Dove, puis le Requiem de Mozart le septembre à la cathédrale d’Antibes.
Les rôles que vous auriez envie de chanter?
Charlotte de Werther, de Massenet un personnage si humain et extraordinaire à interpréter ou Conception dans l’Heure Espagnole de Ravel, une perle absolue du répertoire. Et tout ce qui pourra correspondre à ma voix. J’ai vraiment soif d’émotions musicales! PROPOS RECUEILLIS Vendredi 16 mars à 20 h 30 au Théâtre Croisette de l’Hôtel Marriott, 50, bd de la Croisette à Cannes. Places de 10 à 30 euros. Rés. au 04.92.98.62.77. ou sur www.billetterie.palaisdesfestivals.com