Nice-Matin (Cannes)

Ils sont partis ou ils sont en train de quitter le boulevard

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✓ Apsara

Un large sourire aux lèvres et le regard pétillant, Valérie Ferrero (photo ci-contre) est une commerçant­e qui aime son métier et le contact avec la clientèle. Apsara, sa boutique de prêtà-porter et accessoire­s de mode au look urbain chic et branché a pourtant fermé le 31 janvier dernier. Une décision qu’elle n’a pas prise « de gaieté de coeur », comme elle l’a indiqué dans un texte qu’elle a rédigé et affiché en vitrine, avant la fermeture. « Il faut réinventer le commerce, insiste Valérie. La vitrine classique n’est plus possible, il faut proposer autre chose. » Loin d’être amer, Valérie Ferrero fourmille d’idées et a bien l’intention de rester dans le centre historique de Grasse. « Réinventon­s le commerce ensemble, redécouvro­ns Grasse et ses commerçant­s ensemble parce que sans vous, cet avenir sera incertain », indiquait-elle dans sa lettre. Car des journées entières sans voir personne pousser la porte, elle n’en veut plus. « Je comprends qu’on soit attiré par un prix réduit mais il est difficile pour un petit commerçant de s’aligner et de rentrer dans ses frais ensuite. » Sur le boulevard, elle regrette de ne pas avoir eu plus de touristes ou de nouveaux clients. « Ma clientèle est composée d’habitués qui viennent du centre parce qu’ils y vivent ou parce qu’ils y travaillen­t », indique-t-elle. À la recherche d’un nouveau local, Valérie Ferrero reste cependant toujours active et a bien l’intention d’être présente pour la collection printempsé­té 2018.

✓ Le cerisier blanc

À quelques mètres d’Apsara, Stéphanie Bidault tient le magasin de décoration d’intérieur Le cerisier blanc. Une boutique cosy et élégante qui propose des produits de qualité. Après une reconversi­on profession­nelle de graphiste à commerçant­e, cela faisait 4 ans qu’elle tenait sa boutique de décoration. Elle vient tout juste de céder son bail avec une certaine inquiétude. « Les Grassois ne viennent plus, déplore-t-elle. Ilyaune désertific­ation du centre-ville. »Elleinsist­e également sur le fait que c’est un phénomène national qui n’est pas spécifique à la ville. « Grasse, c’est ma

ville, mon coup de coeur, précise Stéphanie. Les commerçant­s ont le mérite de continuer à faire battre son coeur. » Le cerisier blanc continuera d’exister sur Internet avec, notamment la marque Mad’in Grasse. Quant à Stéphanie Bidault, elle retourne à son premier amour, l’infographi­e, qu’elle espère pouvoir développer à Grasse. «Jene regrette rien, c’était une belle expérience qui m’a énormément apporté »,

conclut-elle.

✓ Les commerces vacants

La Banque populaire a quitté le boulevard l’an dernier, les locaux sont toujours inoccupés. Il en est de même pour les anciens locaux de Nouvelles frontières, Bouygues ou encore le restaurant Le Fragonard qui sont déserts depuis de longs mois.

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