« Il y a une rupture commerciale avec le secteur tertiaire »
Questions à Valerie David, adjointe en charge du commerce et Charlotte Martinez, de la maison du commerce
Comment expliquer tous les mouvements de commerces sur le boulevard du Jeu-de-Ballon ?
Valérie David: Il y a plusieurs facteurs qui rentrent en jeu. Il ne s’agit pas de turnover car de nombreux commerces existants sont repris. Le souci du Jeu-de-Ballon, c’est qu’il y a une rupture commerciale avec le secteur tertiaire. Plusieurs banques, qui n’ouvrent pas le samedi, sont installées sur le boulevard sur de grandes superficies. Tout le potentiel est concentré sur la semaine. Cela crée trop de commerces en dent de scie. Charlotte Martinez : C’est le problème de l’offre et de la demande. Un vrai commerçant va faire une étude de marché avant de s’installer. D’autres, novices, veulent ouvrir un commerce sans avoir les clés. Il est vrai aussi que la topographie est particulière. Les choses ont beaucoup changé lorsque les boulevard est devenu à sens unique.
La restauration semble être la plus touchée par des fermetures et des réouvertures...
Valérie David: Il y a un déséquilibre au niveau alimentaire. Il n’est pas possible d’avoir que des snacks sur le boulevard. Et puis il n’y a pas de secret. Quand on fait une étude de marché, le maître mot est l’emplacement. Il faut aussi regarder le rapport bail et loyer.
Certains commerçants parlent de loyers trop élevés.
Valérie David : Il est vrai qu’il y a des loyers un peu chers. C’est un sujet complexe qui est à approfondir dans le cadre du travail de redynamisation du centre-ville. Le problème est qu’il s’agit de propriétaires privés qui fixent eux-mêmes leurs loyers. La ville ne peut donc rien faire. Le boulevard manque cruellement de stationnement, de l’avis de nombreux commerçants. Quelles solutions peut apporter la ville ? Valérie David : Nous sommes en train de travailler sur une nouvelle mise en place pour repenser le boulevard. Il faut restructurer l’espace prévu pour les deux-roues et trouver des aménagements pour que les clients puissent stationner lorsqu’ils se rendent chez un commerçant. Il faut également repenser le boulevard dans son esthétisme.
Grasse est-elle attractive pour ceux qui souhaiteraient ouvrir un
commerce ?
Valérie David : Depuis , on a dénombré porteurs de projet sur la ville. Il y a eu installations et départs. Charlotte Marti nez: La maison du commerce, qui a été ouverte le er juillet , est là pour accompagner les commerçants. Nous arrivoons à mettre en place de vrais commerces et à temporiser.
Quelles sont les idées à développer pour redynamiser le commerce ?
Valérie David : Il faut thématiser le centre-ville, avec un quartier où l’on mange, un avec de l’artisanat, des créateurs de parfums, etc. Le jeude-Ballon doit être retravaillé en profondeur car il est difficile pour une enseigne de se projeter sur le boulevard avec toutes ces ruptures commerciales. On est dans une nouvelle ère où les clients sont très exigeants. La fracture est palpable et il faut convaincre les gens que le commerce de proximité a toujours sa place. Charlotte Martinez : Il faut compenser avec le ecommerce afin de séduire tous les types de clients.