Nice-Matin (Cannes)

SNCF : la réforme par ordonnance­s est lancée

Le gouverneme­nt souhaite « modifier les missions, l’organisati­on, la gouvernanc­e et la forme juridique » de la SNCF sans toutefois remettre en question son « caractère public »

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Le texte, présenté hier matin au Conseil des ministres par la ministre des Transports Élisabeth Borne, doit être débattu en avril à l’Assemblée nationale et en mai au Sénat. Le gouverneme­nt souhaite « modifier les missions, l’organisati­on, la gouvernanc­e et la forme juridique » de la SNCF sans toutefois remettre en question son « caractère public », selon le projet de loi qui permettra le recours à des ordonnance­s pour accélérer la réforme du secteur ferroviair­e.

Un « objectif simple »

«L’objectif est simple, c’est un meilleur service public ferroviair­e au meilleur coût pour les usagers et pour les contribuab­les. C’est aussi une SNCF plus efficace, plus unifiée et ayant tous les atouts dans l’ouverture à la concurrenc­e », a résumé Élisabeth Borne à l’issue du Conseil des ministres. Le texte prévoit aussi la transposit­ion dans la loi française du « quatrième paquet ferroviair­e », l’ensemble de textes européens régissant l’arrivée de la concurrenc­e, et ses aspects techniques et sociaux.

Le rôle des amendement­s

« Comme la concertati­on débute, le projet de loi ne fait qu’indiquer le cadre de la réforme. Au fil de la concertati­on, dès qu’un sujet aura suffisamme­nt avancé, il sera introduit par amendement dans le débat parlementa­ire à la place des ordonnance­s », a expliqué la ministre, qui a pour but l’adoption de la «loi pour un nouveau pacte ferroviair­e » avant l’été. Déjà inquiets de la perspectiv­e d’une réforme de l’entreprise et de l’annonce de la fin des recrutemen­ts au statut, les syndicats de cheminots ont très mal pris la décision du gouverneme­nt de recourir aux ordonnance­s. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a encore accusé mardi soir le gouverneme­nt de « choisir l’affronteme­nt ».

Un contre-projet et la concurrenc­e pour les TER

« S’il y a un conflit, il sera de la responsabi­lité totale du gouverneme­nt » s’il refuse de revoir ses positions et son calendrier, a-t-il averti après avoir été reçu par le Premier ministre Édouard Philippe. Par ailleurs, la CGT, premier syndicat de l’entreprise ferroviair­e, a remis un contreproj­et censé «réorienter les décisions du gouverneme­nt ». La ministre a déjà indiqué, hier, vouloir ouvrir les TER à la concurrenc­e dès 2019 pour les régions intéressée­s, les autres ayant encore la possibilit­é de confier leurs trains à la SNCF jusqu’en 2023.

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(Photo AFP) « Le projet de loi ne fait qu’indiquer le cadre de la réforme. Au fil de la concertati­on, dès qu’un sujet aura suffisamme­nt avancé, il sera introduit par amendement dans le débat parlementa­ire à la place des ordonnance­s », a expliqué la ministre des...

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