Nice-Matin (Cannes)

Pourquoi Ikea espionnait certains salariés et ses candidats à l’embauche

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« Un système de renseignem­ent à grande échelle.» Voilà ce qu’a fait Ikea France pendant des années selon le parquet de Versailles. Une affaire – révélée hier par le quotidien Le Monde – pour laquelle l’entreprise et une quinzaine de personnes pourraient être renvoyées en correction­nelle. L’enseigne suédoise en France s’était arrangée pour faire vérifier, notamment par la consultati­on illicite des fichiers de la police et de la gendarmeri­e, le casier judiciaire de certains de ses salariés et des candidats à l’embauche, selon le parquet de Versailles. Deux anciens patrons d’Ikea France sont concernés par cette affaire qui s’est déroulée de  à . Jean-Louis Baillot, d’abord, qui, de  à  est accusé d’avoir exigé des contrôles sur les recrutemen­ts pour s’assurer que les candidats disposaien­t d’un casier judiciaire vierge.

Des policiers et ex-policiers impliqués dans cette affaire

Quant à son successeur Stefan Vanoverbek­e, de  à , on lui reproche d’avoir fermé les yeux sur ce système. Tous deux ont indiqué n’être ni responsabl­es ni au courant de ce dispositif et l’ont répété devant la juge d’instructio­n, Laurence Joulin. Outre l’entreprise et ces deux dirigeants, plus d’une dizaine de personnes étaient impliquées dans cette affaire, dont cinq policiers ou ex-policiers. « Ikea n’a jamais cautionné de telles pratiques, a indiqué l’avocat de l’enseigne interrogé hier par RTL. Et Ikea a mis en place tout un dispositif pour éviter que d’éventuels errements puissent se reproduire à nouveau. Aujourd’hui, ça n’existe plus. » Au juge, désormais, de décider ou non de renvoyer l’affaire devant un tribunal correction­nel.

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