Nice-Matin (Cannes)

Les survols aériens sur la voie descendant­e ? L’associatio­n a-t-il encore un avenir ?

Lors de son assemblée générale, le Comité d’action pour la suppressio­n des survols abusifs a souligné ce résultat : en 2017, 18 % en moyenne d’avions au-dessus de la cité des Remparts

- M.-C.A mabalain@nicematin.fr

Le Capssa victime de son succès ? C’est la réflexion qui s’est engagée lors de la dernière assemblée générale du Comité d’action pour la suppressio­n des survols abusifs. Car, comme l’a souligné avec humour mais aussi inquiétude le président Jean-Pierre Treille, le pourcentag­e des survols de la cité des Remparts, lors des procédures d’atterrissa­ge, tend à baisser. Tout comme les effectifs de l’associatio­n créée en 1987 ! C’est en tout cas, la preuve que le patient travail mis en place a porté ses fruits : « Le dialogue a toujours été positif avec les représenta­nts de l’aéroport Nice Côte d’Azur ». D’ailleurs, ces derniers étaient présents lors de l’assemblée. Tout comme Eric Pauget, député et Eric Duplay, adjoint à la santé. Le premier a rappelé les premières années du Capssa, avec des situations très tendues. « Des bus avaient été affrétés pour aller en masse protester à l’aéroport ! » . Il a encouragé les adhérents à conserver leur vigilance. Il faut dire qu’en 1987, le survol aérien d’Antibes, c’était quasiment du 100 % ! La concertati­on, intelligen­te, a fini par payer. En 2017, on a enregistré une moyenne de près de 18 % de survols. «Près de 82 % d’évitement de la cité, c’est une grande réussite. Cela prouve la bonne volonté des contrôleur­s aériens soucieux de faire respecter les accords mis en place », a souligné le président. Essentiell­ement, le suivi de la procédure dite « Riviera » qui permet aux pilotes de passer au large du cap d’Antibes pour atterrir à Nice. Mais, elle n’est possible qu’en cas de bonnes conditions météo et Une fois n’est pas coutume, le Capssa, lors de la dernière assemblée générale, s’est penché sur son propre sort. Le président Jean-Pierre Treille a clairement posé la question « cruciale » : quel avenir pour le Capssa ? Car, depuis plusieurs années, les rangs s’éclairciss­ent. Le comité a compté, lors de sa création, jusqu’à   adhérents. Aujourd’hui, ils sont à peine . L’érosion s’est engagée depuis environ cinq ans et progresse. On peine à recruter de nouveaux membres. « Le problème, c’est que les plus jeunes ne se sentent pas concernés. Il est vrai que comme la situation s’est améliorée… Nous avons travaillé pour cela ! » Jean-Pierre Treille a rendu hommage à tous les présidents qui ont oeuvré : Cléa Pugnaire, Robert Chaussoner­y et Alain Biche, hélas décédé. Qui dit adhésions à la baisse dit moins de rentrées d’argent. « Or, les adhésions ( euros par an) sont nos seules ressources ! Certaines associatio­ns niçoises ont disparu à cause de la baisse d’adhérents ! » Heureuseme­nt, le comité a été important pour la ville. Sinon, les plaintes aboutiront directemen­t en mairie ! » Capssa, tél. 04.93.74.36.17 BP 532 Antibes Cedex capssa-06antibes@orange.fr de grande visibilité. En cas de mauvais temps, et de vent d’Est, c’est la procédure « ILS » qui est mise en place. C’est la plus gênante pour les Antibois ! Lorsque le plafond est bas, les avions, la sécurité prim ant avant tout, frôlent l’est de Cannes, Vallauris Golfe-Juan et, passent juste sur le centre-ville d’Antibes. En 2017, le nombre de ces survols a atteint 10 %. « C’est la météo qui dicte sa loi » pour reprendre les termes d’un participan­t. Quid des survols dits abusifs baptisés aussi « Riviera oubliée» ? Ils sont en baisse, avec l’an passé, « seulement » près de 8 %. Les représenta­nts de l’aéroport relativise­nt : « Il arrive qu’il y ait des changement­s brusques des conditions, comme des vents par rafales, latéraux, cisaillant­s... Donc, la sécurité primant, c’est la procédure ILS qui est amorcée ». Reste que, malgré ces résultats encouragea­nts, « 18 % de survol, c’est encore trop ! ». Le président Jean-Pierre Treille a détaillé les pistes suivies, auprès de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) pour, dans un premier temps, une baisse espérée de 5 à 7 %. Cela passerait par « une concordanc­e entre les procédures d’approche Riviera et Saleya ». Cette dernière concerne surtout Nice. En résumé, elle consiste à user, en cas de vent d’Ouest, d’une approche au large du cap Ferrat. L’autre espoir de baisse du nombre des survols réside dans les satellites européens Galiléo, « plus précis pour les procédures d’approche que l’actuel GPS américain » a souligné Michel Courtois, technicien du Capssa. Vingt-et-un satellites seront opérationn­els fin 2018. « La baisse serait alors de 5 %. Si on cumule, l’ensemble nous arrivons à 90 % d’évitement ! » conclut Jean-Pierre Treille.

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Jean-Pierre Treille a souligné la perte nombreuse et continue d’adhérents. (Photo Eric Ottino) (Photo archives Nice-Matin) En ,  % des appareils ont évité le survol du centre-ville. prudent et a pu constituer un fond d’épargne. Car, malgré les progrès enregistré­s, l’action contre les survols doit être poursuivie. « Il faut rester vigilant. Le Capssa est

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