Nice-Matin (Cannes)

Ils reviennent sur l’exploit

Valentin Eysseric et Vincent Koziello ne portent plus le maillot rouge et noir mais n’ont jamais oublié la victoire de l’an dernier sur le PSG (3-1). Avec Fred Gioria, ils rembobinen­t la bande

- WILLIAM HUMBERSET ET VINCENT MENICHINI

Difficile d’oublier ce 30 avril 2017. Ce dimanche-là, devant les caméras de Canal Plus et dans une Allianz Riviera «très chaude» dixit Koziello, le Gym avait battu le PSG 3-1 et offert ainsi le titre au voisin monégasque. «C’est le plus beau souvenir de la saison, ajoute le nouveau milieu de Cologne de 22 ans. J’ai encore les frissons quand je revois les images. Et une grosse fierté d’y avoir participé.» «Compte tenu de la confiance qui était la nôtre, on savait qu’on pouvait taper n’importe qui à la maison, et donc le Paris Saint-Germain, se remémore Valentin Eysseric. On croyait encore à la 2e place. Dans la semaine, on s’est dit “On va le faire!’’ Le coach Favre nous avait laissés dans notre bulle. Il n’avait rien changé de ses habitudes. Il ne renvoie jamais de stress avant un match», précise le milieu né en 1992 au sujet d’un entraîneur pour qui il garde beaucoup d’affection. «Il m’arrive de l’avoir au téléphone encore, on a gardé d’excellente­s relations.»

Gioria : « Tu sentais que ça allait le faire »

«La dynamique était positive (invaincu depuis 11 matchs, 7 v et 4 n), appuie Fred Gioria. On n’avait rien à perdre. Pour eux, c’était leur dernière chance en vue du titre. Le capital confiance était maximal. Il ne pouvait rien nous arriver. Tactiqueme­nt, on a abordé ce match comme les autres... Dès l’échauffeme­nt, la concentrat­ion était maximale. On était dedans... Tu sentais que ça allait le faire.» Dotés d’un «état d’esprit irréprocha­ble», les coéquipier­s de Koziello avaient été «costauds défensivem­ent» face à Cavani, Di Maria et Draxler. «Les joueurs ont tous été à 100%, pour Gioria. Si tu en as deux qui lâchent, ce n’est pas la peine. Nos leaders avaient été exemplaire­s.» Dans l’abnégation, la répétition des courses et des efforts. Eysseric le savait, face à une telle armada, «il faut en faire trois fois plus dans les efforts. C’est ce qu’on a su faire. Surtout, on a été parfait à la récupérati­on. On leur a fait très mal en contres.» Avec 36% de possession au final, le Gym a dû faire fructifier la moindre opportunit­é. Dans le sillage d’un Mario Balotelli des grands soirs, qui ouvre la marque avant la demi-heure de jeu d’un enroulé depuis l’entrée de la surface (26’). «Mario est exceptionn­el dans la façon dont il amène son but, décrypte Koziello. Dans un match comme ça, quand il a une occasion, tu peux être sûr que le ballon finit au fond.» «On marque vite et après tout s’enchaîne,» résume Fred Gioria, l’un des adjoints de Lucien Favre. Avec une volonté terrible de « se battre les uns pour les autres » les Niçois mettent de l’intensité dans les duels. Dalbert (21’) et Seri (41’) sont avertis, mais en début de seconde période c’est Paris qui s’agace. « On avait une équipe avec beaucoup de caractère. On ne les a jamais regardés jouer. Et si tu dois mettre des coups, il ne faut pas se gêner. Younes (Belhanda), c’était un pro dans ce registre. Il nous choquait même parfois, avoue Eysseric. Il y avait Paul (Baysse) aussi... Eux aussi savent mettre des petites flèches quand l’arbitre a le dos tourné. »

Eysseric : « Mario leur avait tout fait »

Le second but de Ricardo, à la suite d’une remontée de balle géniale d’un Belhanda omniprésen­t - «il avait fait un travail de sape incroyable » selon Gioria - précipite le calvaire parisien (48’).Et ravive une belle anecdote pour Koziello. « On avait travaillé toute la semaine devant le but. Ricardo avait été le dernier à marquer et avait donc été obligé de payer les gels douche à tout le monde. Mais il y avait un truc qu’on ne comprenait pas : pourquoi il tirait tout le temps du gauche alors qu’il était plus adroit du droit. Il était malheureux en plus parce que ses frappes touchaient le poteau, la barre ou passaient juste à côté du but. On a compris le dimanche!» Marquinhos réduit la marque (64’) mais Thiago Motta et Di Maria voient rouge avant que Donis ne parachève le succès dans les arrêts de jeu. Trois tirs cadrés, trois buts pour les Niçois. Et Eysseric redonne quelques clés à ses successeur­s et anciens coéquipier­s. «Onamis la pression sur l’arbitre, sur les Parisiens. Ce n’est pas grave si ça devient un peu le bordel. Le public niçois va s’enflammer. Il adore ça même. Rappelez-vous Mario! Il leur a tout fait (rires). Cavani, Silva, Marquinhos, Matuidi, ils sont devenus fous. J’ai confiance en lui pour refaire le coup. »

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(Photo Patrice Lapoirie) Des sourires, des buts, une ambiance de folie. Quel souvenir ce Nice-PSG !

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