Nice-Matin (Cannes)

Olivier Faure va prendre la tête du PS L’oeil de Deligne À travers l’Hexagone

Stéphane Le Foll, arrivé loin derrière à l’issue du 1er tour, s’est désisté. « Notre rassemblem­ent est un impératif », a déclaré le député

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Le président du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée Olivier Faure, 49 ans, sera investi premier secrétaire du PS lors du Congrès d’Aubervilli­ers le 7 avril, après sa large victoire jeudi soir et la décision de Stéphane Le Foll de ne pas briguer le suffrage des militants au second tour. Au cours d’un point presse à Solférino hier après-midi, M. Faure a dit son «émotion» et sa «fierté totale» de devenir premier secrétaire d’un parti où il est entré à 17 ans, et qui lui a permis de « découvrir qui [il était]».

Quasi-inconnu

«Je ne suis pas socialiste par héritage, je le suis par choix. C’est le choix de ma vie, et c’est le choix de très nombreux militantes et militants», a lancé le député de Seine-et-Marne,

Manifestat­ion à Bordeaux contre la réforme de la justice

Magistrats, avocats et greffiers se sont rassemblés hier après-midi devant le tribunal de grande instance de Bordeaux pour protester contre les projets de réforme de la justice. Ils ont dénoncé une « réforme d’ampleur sans concertati­on» qui « signe la suppressio­n de  tribunaux d’instance, la déshumanis­ation de la justice au civil et, en matière pénale, une régression des droits de la défense », selon Françoise Martres, déléguée du Syndicat de la magistratu­re (SM).

Marine Le Pen trouve « porte close » chez Les Républicai­ns

Les Républicai­ns (LR) ont opposé hier une fin de non-recevoir à l’appel Photos : Thesuperma­t, DR.

conscient par ailleurs d’être « pour l’immense majorité des Français une page blanche» – un quasi-inconnu hors des de Marine Le Pen en faveur de leur candidat à Mayotte, une « tentative unilatéral­e » dans laquelle les contempteu­rs de Laurent Wauquiez voient cependant la conséquenc­e de son discours jugé pro-FN.

UDI : nouveau mandat en vue pour J.-C. Lagarde

Jean-Christophe Lagarde, seul candidat à sa succession, sera réélu président de l’UDI pour trois ans aujourd’hui à Paris, lors du congrès de la formation centriste qui veut mettre au défi la majorité d’accepter un «partenaire libre», avant une éventuelle alliance aux européenne­s. Un temps candidat, Louis Giscard d’Estaing a finalement renoncé à concourir, déplorant un parti «rétréci». cercles médiatico-politiques. 37014 militants, sur les 102000 susceptibl­es de se mettre à jour de cotisation, ont voté jeudi soir sur les textes d’orientatio­n présentés par les quatre candidats, selon les chiffres définitifs transmis hier. Avec des scores très tranchés: sur les 36439 suffrages exprimés, Olivier Faure a obtenu 48,56 % des voix, Stéphane Le Foll 26,10 %, Emmanuel Maurel 18,98 % et Luc Carvounas 6,36 %. Largement distancé, Stéphane Le Foll a renoncé à se présenter au second tour: «Le résultat est sans appel.[...] Olivier Faure a obtenu le meilleur score, donc je considère [...] qu’il a la responsabi­lité d’être le premier secrétaire du parti [...] Je ne serai pas candidat le 29 mars. »

(1) Un choix qu’Olivier Faure a salué, le qualifiant de «courageux» et «responsabl­e».

« Un parti affaibli mais debout »

Chantre du rassemblem­ent pendant toute la campagne, il s’est réjoui du « choix massif» des militants en sa faveur, et a promis d’être «le premier secrétaire de tous les socialiste­s». «Notre rassemblem­ent n’est pas une option, il est un impératif [...] Notre difficulté ce n’est pas d’être divers, c’est de ne plus respecter nos choix collectifs, c’est très différent», a-t-il souligné. Le futur premier secrétaire a redit sa volonté au cours des prochains mois de «faire confiance à de nouveaux talents, de nouveaux visages» ,etde «revisiter l’ensemble [...] des propositio­ns» du Parti socialiste. Il s’est félicité de la participat­ion au scrutin, supérieure aux 30000 militants attendus. «Dans cette mobilisati­on, je vois les signes d’un parti vivant, affaibli, mais debout», s’est-il réjoui. Et d’asséner : «Il n’y a pas de remplaçant pour le Parti socialiste. [...] Quand le Parti socialiste disparaît c’est toute la gauche qui disparaît. » de Et si, en se donnant pour premier secrétaire le sévère et consensuel Olivier Faure, désormais seul en lice, les militants socialiste­s avaient choisi de ne pas choisir. De ne pas trancher les désaccords qui ont plombé les années Hollande. Dans la confrontat­ion télévisée des quatre candidats, exercice qui n’invite pas à la nuance, c’est peu dire que le président du groupe Nouvelle Gauche ne fut pas le plus percutant. Il est même apparu assez emprunté. A-t-on assez raillé le goût de Hollande pour les synthèses en trompe-l’oeil. Ce fut sa marque. Son habileté, un temps. Sa tragédie, finalement. C’est pourtant sur une thématique assez proche que Faure s’est imposé, fort de l’image de rassembleu­r qu’il a acquise en jouant les Casques bleus, sous Hollande déjà, entre frondeurs et légitimist­es. «Rassembler» est son mot fétiche. Son talisman. De la «diversité» du parti, il veut faire un « atout ». Et ce langage touche au coeur des militants, au sortir d’une annus horribilis qui laisse le PS exsangue, sans leader, sans projet, sans alliés. Mais rassemblem­ent sur quelle base ? La diversité n’est pas une ligne politique. Suffit-il de « faire dialoguer des forces différente­s», comme le dit Faure, pour construire un projet politique, quand ces forces, justement, sont si différente­s ? La campagne pour le poste de premier secrétaire a montré que les positions des uns et les autres sont toujours aussi éloignées. Et que la question centrale – celle du rapport de la social-démocratie à l’Europe et au libéralism­e – reste posée. Il est même fascinant de constater que le PS post-Hollande, pillé par Macron et Mélenchon, abandonné par Hamon et les siens, ce Parti socialiste quasi résiduel, n’a pas gagné en cohérence et continue à reproduire, en petit, les mêmes clivages et les mêmes contradict­ions qui ont conduit au désastre de mai-juin . La victoire d’Olivier Faure n’a pas levé ces ambiguïtés. Bientôt  ans et déjà  ans de maison, il a été jeune rocardien, collaborat­eur de Martine Aubry, de Hollande et d’Ayrault. Parmi ses soutiens, on trouvait des représenta­nts d’à peu près toutes les familles, et même des proches de Montebourg. Une sorte de PS en modèle réduit à lui tout seul. Cela dit une fidélité, et une compatibil­ité. Mais pour mener à bien la «renaissanc­e» promise, être un dénominate­ur commun ne suffira pas. Si le PS veut espérer redevenir un pôle du système politique, et pas une simple force d’appoint, il ne doit pas seulement organiser son pluralisme, mais retrouver ce qu’il a perdu : une ligne stratégiqu­e.

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