Surnommé Toko » La famille Markovic La maladie La cigarette L’argent Le but
« A Nice, mon premier coach a été Vlatko Markovic. Je l’aimais. Il me le rendait bien. C’était un visionnaire. Parfois trop en avance pour certains... Il paraît qu’il a soufflé un jour à un journaliste : ‘’Si je dois mourir à Nice, ce sera à cause de Toko’’. J’adore ! Moi, il me disait : ‘’Tok, joue pas comme Guillou, joue comme paysan !’’
Nice-Matin spectacle qu’il aille à Marineland !’’ Les Niçois étaient fous ! Mais il y avait un fond de vérité. Le public nous a parfois fait déjouer. Il nous poussait sans cesse. - ne suffisait pas. Il fallait qu’on marque, encore et encore. Du coup, on se livrait et parfois on se faisait contrer. On jouait bien, pourtant il suffisait d’une mauvaise passe pour entendre des sifflets ou des insultes. Le Ray était chaud, parfois trop. Mais c’était le Ray... » « Au Tchad, mon père était infirmier major comme on dit là-bas. Au-dessus de lui, il y avait le médecin et Dieu. Il travaillait sept jours sur sept. Il était sérieux, rigoureux. Ma mère nous élevait. Au Tchad, les hommes étaient souvent polygames. Mon père a eu quatre femmes. A chacune, il a fait quatre enfants. Au début, je suivais frères, soeurs, demi-frères, demi-soeurs, après j’ai lâché. Ça faisait trop (rires) ! Moi, je ne suis pas polygame, mais j’ai eu trois femmes et j’ai quatre enfants. Le destin... » « J’ai un cancer de la gorge que je soigne depuis fin . Chimio, radiothérapie, j’ai le droit à tout... Je me promène même avec une poche qui m’aide à me nourrir. Mais ce n’est rien à côté d’autres personnes touchées par le cancer. Les médecins m’ont dit que j’étais en rémission. Au début, je croyais être suivi par des vieux professeurs dégarnis et voutés dans leur blouse blanche. Erreur : les médecins sont tous beaucoup plus jeunes que moi. » « Avec ce que j’ai, l’idéal serait de ne pas fumer. Mais est-ce que l’idéal existe ? Je fume depuis toujours. Quand j’étais au Gym, j’ai commencé la cigarette pour imiter les cadres de l’équipe qui s’en allumaient une de temps à autre. Je voulais leur ressembler. Je le faisais en cachette. Une fois, j’ai acheté les mêmes cigarillos que Katalinski qu’on appelait tous ‘’Skija’’. C’étaient des ‘’Saratoga’’. J’ai failli tourner de l’oeil. C’était fort, infect ! Plus tard, quand j’étais avec ma première femme, une Antiboise, on fumait deux cigarettes par jour. Après chaque repas. Je vais t’avouer une chose : quand je jouais au PSG, je grillais une petite clope avant chaque match. Mes dirigeants étaient au courant. J’en avais besoin. Il fallait que je tire mes trois ou quatre bouffées. Au Parc, je faisais ça dans les toilettes. À l’extérieur, je me débrouillais. Une fois, à Nantes, je cherchais un endroit. Je me suis retrouvé dans une pièce du stade Marcel-Saupin avec Henri Michel qui était là pour la même chose que moi. Ça nous a fait rigoler. Quelques minutes plus tard, il me coupait en deux. Sur le terrain, il ne rigolait plus.» « J’en ai pas gagné beaucoup. Surtout comparé aux salaires d’aujourd’hui. La seule fois où j’ai déclaré un million de francs (. euros) annuel, c’est quand je suis passé du PSG au Matra Racing. Je me suis longtemps très mal entendu avec les impôts... Entre mes divorces, les pensions et le reste, il m’arrivait d’oublier que ça existait ! Aujourd’hui, je suis en règle, nickel. Tu l’as écrit ? (rires) » « Mon but préféré est celui que je marque à Monaco, au Louis-II, avec Valenciennes lors de la saison -. Tout part d’une relance à la main de notre gardien Patrick Bas sur Vesir qui me trouve en profondeur. Ettori a dû se dire : ‘‘Tok va me faire un contrôle américain. C’est-à-dire raté...’’ Il s’avance et moi le droitier je marque du gauche. Un but en temps, mouvements. »