Vingt ans de réclusion à un pédophile mentonnais
L’initiative était louable. Embarquer sur un bateau - le Bora III -, des adolescents en difficulté. Mais Lionel Dousset, 73 ans, le soi-disant bon Samaritain, était en réalité un redoutable prédateur qui se servait de ces balades en Méditerranée pour assouvir ses fantasmes. Des adolescents ont été violés et la cour d’assises des Alpes-Maritimes avait déjà condamné le président de l’association « L’Espoir bleu » à vingt ans de réclusion. L’accusé était absent lors de son procès. Il avait préféré fuir la justice pour refaire sa vie en Belgique près de Liège. Une erreur sur sa date de naissance lors de la rédaction du mandat d’arrêt lui a permis de vivre en toute impunité pendant vingt ans. Jusqu’à son arrestation et son incarcération en 2016 et ce nouveau procès qui s’est achevé hier soir par une sanction similaire à la première : vingt ans de réclusion. « On a jugé un fantôme » ,se désole son avocat Me JeanFrançois Fouqué qui s’est efforcé de démontrer que l’accusé n’était plus le même homme. Il n’a d’ailleurs jamais refait parler de lui pendant sa cavale. En revanche, trois victimes (dont deux étaient parties civiles) ont gardé à jamais les stigmates des agressions et ont toujours espéré que Lionel Doucet réponde de ses crimes. Elles avaient 12 et 14 ans à l’époque. Elles sont venues témoigner dans un procès qu’elles ont souhaité à huis clos. L’avocat général Vincent Edel, qui a tenu compte de l’ancienneté des crimes (commis de 1991 à 1994), a requis quinze ans de réclusion. La cour d’assises, présidée par Patrick Veron, s’est montrée plus sévère. Il est vraisemblable que Lionel Dousset, qui a pourtant reconnu les faits, fasse appel. CH. P.