L’avertissement de la rue à Macron
Profs, retraités, pompiers, infirmiers… Ils étaient des milliers (2 400 selon la préfecture, 5 000 selon les organisateurs) dans les rues de Nice, hier, pour défendre le service public
Devant le camion sono qui balance « L’Internationale » à plein volume, en tête de cortège, un caniche roux trotte à toutes pattes, fourrure bardée d’autocollants : « Mal payé(e)s, Méprisé(e)s, Précarisé (s), Assez ! » . « C’est sa troisième manif en sept mois. Et c’est pas fini ! », compte fièrement sa maîtresse, Michelle, enseignante à la retraite. Derrière eux, de la place Masséna à la Promenade des Anglais, hier, des milliers de fonctionnaires : des profs, infirmiers, pompiers, retraités, jeunes, mamans en poussettes, syndicalistes, ou pas, électeurs de gauche et de droite… Ils sont 5 000 selon les organisateurs, 2 400 selon la préfecture.
« 50 ans après Mai-68, un nouveau printemps social »
Ils donnent de la voix, du drapeau et du slogan : « Macron, t’es bidon. Entends-nous depuis Versailles, allume ton portable ! », « Fonctionnaires en colère » ou encore «Arrêtez de nous plumer ! » Unis derrière une intersyndicale de combat pour défendre leurs salaires, leur pouvoir d’achat et le service public. « Après s’en être pris aux salariés du privé, Macron fait feu de tout bois : il s’attaque aux cheminots et tape sur les fonctionnaires en annonçant jusqu’à 200000 suppressions d’emplois! Plus largement c’est une remise en cause du modèle social français. La colère est là. Forte. Elle va durer! 50 ans après mai 68, c’est un nouveau printemps social qui commence », jure Gérard Ré, le patron de la CGT 06.