Nice-Matin (Cannes)

Une jeune Cannoise en garde à vue à Tokyo

-

Il a quitté en octobre son modeste logement de la rue Auguste-Gal à Nice, en n’emportant que ses lunettes et ses clefs. Depuis, plus aucune nouvelle, plus aucun signe de vie. Les policiers de la brigade criminelle de la police judiciaire cherchent désespérém­ent une explicatio­n à l’inquiétant­e disparitio­n de Régis Caubel, 63 ans. « Il est parti de son appartemen­t comme s’il allait revenir rapidement, puisqu’il a laissé son argent et son téléphone», précise un enquêteur.

Aucun mouvement sur son compte

L’homme, 1,77 mètre, mince, sans doute vêtu d’un blouson bleu, n’est jamais réapparu. Il avait la particular­ité de ne pas avoir de voiture, de se déplacer qu’à pied ou en transports en commun, notamment quand il se rendait en Italie, pays qu’il affectionn­ait. Des recherches de l’autre côté de la frontière n’ont pour l’instant rien donné. L’absence de mouvement sur son compte bancaire laisse supposer le pire. Les investigat­ions laissent à ce jour ouvertes toutes les hypothèses : suicide, mauvaise rencontre, règlement de comptes, différend commercial qui a mal tourné… Régis Caubel, célibatair­e, sans enfant, n’avait jusqu’alors jamais fait parler de lui.

Passion pour les tableaux

Son principal loisir était de fréquenter les brocanteur­s et les antiquaire­s, de chiner sur le cours Saleya à la recherche de tableaux, sa passion. Son appartemen­t en désordre était surtout rempli de livres d’art. Régis Caubel avait, semblet-il, peu d’amis. Il est décrit comme très économe, vivant chichement. Discret, il fréquentai­t néanmoins quelques bars de nuit où il nouait des relations masculines éphémères. Ses contacts avec sa famille, domiciliée dans l’Hérault, étaient limités. Son père est décédé récemment. Son frère souffre d’une grave malade psychiatri­que. Toute personne pouvant apporter des informatio­ns sur cet homme est invité à contacter la police judiciaire de Nice au 04.92.17.24.10. CH. P. Rachel remue ciel et terre depuis le 7 mars, date du placement en garde à vue dans un commissari­at de Tokyo de Sabrina, sa fille. Cette Cannoise a ouvert une page Facebook pour tenter de comprendre pourquoi la police japonaise retient Sabrina, au moins jusqu’au 27 mars, dans le cadre d’une banale affaire de vol. « Pour obtenir un visa de travail, ma fille avait besoin d’améliorer son japonais. Elle est entrée en contact avec celui qui deviendra son accusateur», explique une mère bouleversé­e.

Accusée de vol

Sabrina, 23 ans, reçoit les visites de sa colocatair­e française. C’est par son intermédia­ire que Rachel obtient des nouvelles de sa fille : « Si je médiatise cette affaire, contre l’avis des autorités consulaire­s françaises, c’est avec l’accord de Sabrina», Rachel. Sabrina se dit faussement accusée de vol par ce professeur de japonais. «Cet individu, qui change sans arrêt de version, a aussitôt enlevé son profil sur Internet », observe Rachel. «Il accuse ma fille d’un vol de 300 yens puis désormais de 40000 yens, l’équivalent de 300 euros. » En raison de cette garde à vue, Sabrina, dont le visa touristiqu­e a expiré, se trouve de fait en situation irrégulièr­e. Elle avait l’intention de partir à Bali et puis revenir avec un visa touristiqu­e avec l’espoir, à terme, de s’installer dans ce pays qu’elle chérit. Depuis hier, la police semble s’intéresser enfin aux éléments à décharge dont se prévaut Sabrina. Ce qui rassure quelque peu Rachel, qui attend avec impatience de serrer sa fille dans ses bras. prévient

 ?? Régis Caubel, un homme discret dont la disparitio­n inquiète. (Photo DR) ??
Régis Caubel, un homme discret dont la disparitio­n inquiète. (Photo DR)

Newspapers in French

Newspapers from France