L’ex-Président évoque «l’enfer» de la «calomnie»
« Pendant les heures de ma garde à vue, j’ai essayé [...] de montrer que les indices graves et concordants qui sont la condition de la mise en examen n’existaient pas. » Les propos de Nicolas Sarkozy, retranscrits sur le site de nos confrères du Figaro hier, montraient déjà clairement le choix de sa ligne de défense. Mis en examen mercredi soir dans l’enquête sur les soupçons de financement libyen de sa campagne en , l’ex-chef de l’État a invoqué devant les juges l’absence de
« preuve matérielle » et affirmé vivre « l’enfer de la calomnie ».
Il estime avoir « payé pour cette affaire »
Une contre-attaque qu’il a donc poursuivie, hier soir, sur le plateau du heures de TF (lire ci-dessus). Sarkozy, qui avait demandé à être placé sous le statut de témoin assisté, a été mis en examen pour « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale » et « recel de fonds publics libyens». « Je suis accusé sans aucune preuve matérielle par les déclarations de M. Kadhafi, de son fils, de son neveu, de son cousin, de son porte-parole, de son ancien Premier ministre et par les déclarations de M. Takieddine [l’intermédiaire franco-libanais, ndlr] dont il est avéré à de multiples reprises qu’il a touché de l’argent de l’État libyen », a assuré Nicolas Sarkozy. Il estime avoir «déjà beaucoup payé pour cette affaire » depuis le mars sur le plan politique : « J’ai perdu l’élection présidentielle de à , % [face à François Hollande, ndlr]. La polémique lancée par Kadhafi et ses sbires m’a coûté ce point et demi.»
Un document libyen compromettant ?
Mediapart avait publié, entre les deux tours de la présidentielle, un document libyen accréditant un financement d’environ M€, dont Nicolas Sarkozy et ses soutiens ont constamment affirmé qu’il s’agissait d’un faux. « M. Takieddine a toujours indiqué ne m’avoir jamais remis de liquide jusqu’au mois de novembre . Très exactement trois jours avant le plus important débat qui opposait les candidats de la droite à la primaire. J’ai perdu la primaire et les déclarations de M. Takieddine n’y sont pas pour rien », a-t-il indiqué, en référence à sa tentative de reconquête de l’Élysée. L’ancien Président, ans, qui fut l’un des artisans de la chute du dictateur Mouammar Kadhafi, tué en par les rebelles libyens, avait été placé en garde à vue mardi et mercredi dans les locaux de l’Office anti-corruption (Oclciff) à Nanterre, près de Paris. Sa mise en examen dans le dossier libyen marque une vraie accélération dans cette affaire instruite par des magistrats du pôle financier depuis près de cinq ans.