Nice-Matin (Cannes)

Les Bleus craquent contre la Colombie (-) 

Alors qu’ils menaient 2-0, les Bleus ont finalement perdu pour la première fois de leur histoire, face à la Colombie. Pas la meilleure préparatio­n sur le chemin de la Coupe du monde...

- VINCENT MENICHINI À SAINT-DENIS

Amoins de trois mois de jouer le Pérou, la France a eu un aperçu de ce qui allait l’attendre le 21 juin prochain à Ekaterinbo­urg. Là-bas, au coeur de l’Oural, les Bleus devront se rappeler que les équipes sud-américaine­s n’abdiquent jamais, qu’elles ne sont jamais les dernières pour ‘‘envoyer du bois’’ et qu’elles disposent toujours d’un ou deux technicien­s capables de rallumer la lumière. Fort heureuseme­nt, les Péruviens n’ont pas de Falcao ou James dans leur escouade, mais sans doute de quoi faire douter ces Bleuslà qui ont démarré en fanfare, hier soir, avant de s’essouffler, puis carrément disparaîtr­e au fil d’une deuxième période atroce. Alors qu’elle a logiquemen­t mené 2-0 dès la 26e minute, la France a pris une marée jaune en pleine face, la faute à une défense bancale et une animation offensive devenue soudaineme­nt défaillant­e.

Manque d’agressivit­é

Après la pause, les Bleus n’ont plus existé, aussi bien dans leur camp que celui de leur adversaire. Une déroute totale qui a mis en lumière les limites du moment de ses latéraux, mais aussi le côté très gentillet de la charnière VaraneUmti­ti, qui devra en mettre plus dans l’impact si elle veut tenir la barre l’été prochain en Russie. Au milieu, alors qu’il s’est longtemps occupé de compenser les replis incertains de certains de ses coéquipier­s, Kanté a fini par perdre de sa superbe. A sa décharge, il n’a pas été aidé par Paul Pogba, dont l’entrée a été celle d’un joueur en proie à de nombreux doutes. Il y avait pourtant des motifs d’espoir en première période à voir Lemar, Griezmann et Mbappé combiner comme dans la cour d’école. C’était frais, emballant et il fallait être sacrément tordu, pour penser que la Colombie allait finalement battre pour la première fois de son histoire l’équipe de France grâce un but sur penalty du revenant Quintero (ex-Rennes). Au final, les Cafeteros n’ont rien volé. Ils ont même survolé un deuxième acte que la France a joué comme un match d’exhibition. Cela se paye tôt ou tard quand on fait aussi peu dans l’expression collective.

Jeu sans relief en seconde période...

Au nombre d’occasions nettes, il y a eu match, voire avantage pour la Colombie qui a vu Muriel croquer deux balles de but, quand les Bleus, eux, ne se sont approchés de la cage d’Ospina qu’à une seule reprise après la pause. C’était sur un corner de Lemar repris de la tête par Varane… Dans le jeu ? Ce fut le néant, donc, malgré l’entrée de Ben Yedder qui n’a hélas pas refait le coup d’Old Trafford, et celle de Dembélé qui devra apprendre à faire simple, ce qui est également valable pour Mbappé et Griezmann par moments. Hier soir, seul Lemar a tenu la distance et donné du relief à l’attaque tricolore qui reste, donc, un sacré chantier, alors qu’elle est enrobée de talents purs. Giroud, lui, a encore marqué - bien aidé par Ospina - mais ça ne signifie pas qu’il parle le même football que ses compères d’attaque. Le temps presse pour se trouver un style...

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Umtiti et Matuidi débordés par Falcao : la Colombie a fait preuve de davantage de combativit­é que les Bleus hier et s’est logiquemen­t imposée.

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