« Ce nouvel opus est une ode à l’optimisme »
Parfumeur exclusif chez Louis Vuitton, Jacques Cavallier-Belletrud, vient de créer à Grasse Le jour se lève. Le parfum est disponible dans tous les magasins Vuitton depuis le 15 mars
C’est au coeur du site des Fontaines parfumées que Jacques Cavallier-Belletrud, parfumeur exclusif chez Louis Vuitton depuis 6 ans, a imaginé Le jour se lève. Un parfum inspiré par le cadre idyllique dans lequel le parfumeur est installé depuis la fin de l’été 2016.
Parlez-nous de ce dernier né, Le jour se lève…
Il vient enrichir la collection des sept premiers parfums. Ce nouvel opus est une ode à l’optimisme. Nous avons besoin de choses assez oniriques mais il est aussi très connecté à la terre. Nous vivons dans un monde très virtuel qui peut être déstabilisant. Nous avons besoin d’être rassurés et il nous faut quelque chose pour renouer avec la terre. Un besoin de retour à l’essentiel. C’est comme ça que j’ai bâti ce parfum.
Grasse est une source d’inspiration ?
Quand on se lève le matin et qu’on voit ce ciel bleu… Il y a une ambiance qui favorise la création. Un prisme favorable à l’expression des sentiments. Cela passe par cette lumière quand le ciel est complètement dégagé et par une atmosphère particulière. Grasse a des atouts fantastiques et une histoire dont nous sommes les héritiers.
Quel est l’élément phare de ce parfum ?
La mandarine. C’est un ingrédient merveilleux. Elle a une odeur plus noble que le citron ou l’orange. Elle est aussi plus facettée avec des notes de fleur d’oranger, de l’aromatique avec du thym. C’est un agrume apprécié dans le monde entier. Celle-ci vient de Sicile. Les meilleurs agrumes viennent d’Italie. C’est une fierté européenne. La mandarine reste longtemps, elle a un aspect vrai, énergisant et frémissant. Je voulais un sourire olfactif pour ce parfum, la mandarine l’apporte. C’est ça le parfum. On essaie de créer un désir olfactif. C’est une invitation au plaisir pour la personne qui le porte et pour ceux qui la côtoient.
Quelles sont les autres notes qui composent Le jour se lève ?
Il y a une note fruitée, avec le cassis. C’est une tonalité qui n’est ni lourde, ni grasse. C’est un bourgeon qui vient de Bourgogne que nous avons recréé. Le cassis donne un aspect fruité mais aussi très nature et très feuille. Il a un côté aérien. Le cassis accueille dans ses bras la mandarine pour l’amener au coeur du parfum. Il apporte quelque chose d’ensoleillée comme un joli matin de printemps. Il fallait bien sûr une fleur pour ce parfum. C’est le jasmin de Chine. Il est puissant, rayonnant. C’est une odeur à la fois légère et poignante. Enfin le fond du parfum est composé d’encens et de musc. L’encens est récolté en Somalie. C’est un ingrédient connu dans toutes les cultures. Il a un côté apaisant, pur et un effet profond. Je voulais garder la fraîcheur et l’intensité.
C’est un parfum dont les senteurs font voyager…
Les Fontaines parfumées sont un lieu d’inspiration. Mais le reste du monde aussi. Louis Vuitton est une maison de voyage. Les matières premières voyagent et font une étape principale à Grasse. Je les transforme puis elles repartent à travers le monde.
Combien de temps avez-vous mis pour trouver l’accord parfait ?
Cela a été assez rapide puisque ça m’a pris environ un an. J’ai créé ce parfum avec une liberté totale, comme à chaque fois. La création est une question de rythme. Les fulgurances doivent être tempérées bien que ce soient là que jaillissent les idées. Il faut du temps ensuite pour les organiser. Il faut toujours garder à l’idée ce qui nous a séduit en premier. Chez Louis Vuitton, il y a de la créativité. Notre ADN, c’est l’innovation. Notre quête est de trouver des accords. Associer l’eau et le feu. Trouver des notes qui s’aiment et des accords désirables. Le parfum est un accessoire intime mais que l’on partage avec beaucoup de monde.